dimanche 16 novembre 2025

Europe : la Chine vole au secours de la Russie

Partager

Ce n’est plus un simple désaccord diplomatique. C’est un nouvel épisode dans une relation qui vacille. Ce vendredi, la Chine est sortie de sa réserve habituelle pour dénoncer avec vigueur les dernières sanctions européennes contre Moscou… mais aussi, désormais, certaines de ses propres institutions.

Au cœur de cette crispation : deux banques chinoises, inscrites sur la liste noire de l’Union européenne pour leur supposé rôle dans le soutien économique apporté à la Russie. Pour Pékin, la pilule est amère. Et la réponse n’a pas tardé.

Mardi, lors d’un échange tendu avec le commissaire européen Maros Sefcovic, le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, a exprimé son « profond désaccord ». Derrière la formule diplomatique, c’est un véritable coup de semonce. Pékin accuse Bruxelles de vouloir « contenir » son autonomie économique sous prétexte de solidarité avec l’Ukraine.

Pour les autorités chinoises, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une extension abusive des sanctions occidentales.

Dans l’entourage du ministère, le mot « précédent » revient souvent. Car cette décision européenne, au-delà de ses conséquences immédiates, pose une question lourde : jusqu’où l’Union européenne est-elle prête à aller pour isoler Moscou ? Et à quel prix pour ses partenaires ?

LIRE AUSSI : Marc Brys : « Je ne suis pas démissionnaire »

Depuis le début du conflit en Ukraine, la Chine a toujours entretenu une proximité mesurée avec la Russie. Échanges commerciaux intensifiés, partenariats renouvelés, gestes diplomatiques prudents. Une relation qui, pour l’Occident, alimente l’économie de guerre du Kremlin. Mais Pékin, lui, s’en défend fermement : « Notre commerce respecte les règles internationales », assure un diplomate chinois. « Il ne peut être question de complicité là où il n’y a que souveraineté ».

Ce différend, en apparence technique, révèle une faille bien plus profonde. L’Europe et la Chine, unies par des décennies de coopération commerciale, se retrouvent désormais face à face sur des lignes de fracture géopolitiques. D’un côté, Bruxelles affine sa stratégie de pression contre Moscou. De l’autre, Pékin campe sur sa liberté d’action, refusant toute interférence.

En prenant la défense de ses banques, la Chine ne protège pas seulement ses intérêts financiers. Elle affirme son refus d’une lecture occidentale du monde. Et elle rappelle, en creux, que la guerre en Ukraine n’a pas seulement bouleversé l’ordre en Europe, elle redessine aussi les équilibres du globe.

Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici. 

Plus d'actualités

Articles Populaires