L’agriculture représente 20 % du PIB du Ghana, mais le développement limité de la transformation freine la création de valeur ajoutée dans le secteur. Pour y remédier, le gouvernement prévoit d’exonérer de taxes les importations de machines destinées à l’agro-industrie, une mesure annoncée initialement par le président John Dramani Mahama en juillet 2025 et réaffirmée le 13 octobre par le vice-ministre du Commerce, Sampson Ahi, lors du Dialogue régional sur l’agro-industrie à Sunyani.
Cette initiative vise à réduire les coûts opérationnels, faciliter l’accès aux équipements modernes et accroître l’efficacité de la chaîne de valeur, selon Sampson Ahi. Elle s’inscrit dans un contexte d’investissements massifs dans l’agro-industrie ghanéenne. En avril, Dangote Sugar a obtenu le feu vert pour une sucrerie de 12 000 tonnes par jour à Kwame-Danso, tandis que Nu Agri Asia Corporation et Olam ont annoncé respectivement des projets de 129 millions $ et 200 millions $ dans la transformation alimentaire.
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Le gouvernement prévoit également d’augmenter les capacités industrielles dans des filières stratégiques comme le karité et l’huile de palme. Une interdiction progressive des exportations de noix de karité brutes d’ici 2026 vise à stimuler la transformation locale, et un plan d’investissement de 100 millions $ a été annoncé pour la filière palmier à huile afin d’atteindre l’autosuffisance.
Cependant, la transformation agroalimentaire ghanéenne se heurte à la disponibilité insuffisante des matières premières. De nombreuses usines fonctionnent à moins de 40 % de leur capacité, particulièrement dans la filière de l’anacarde.
En septembre, Usibras Ghana Limited, principal transformateur de noix de cajou, a annoncé son intention de se relocaliser en Côte d’Ivoire, citant le coût élevé des services publics, les tarifs d’exportation défavorables et la difficulté de maintenir des opérations continues.
Ces obstacles soulignent que le succès de l’agro-industrie ghanéenne dépend autant des incitations fiscales que de la capacité du pays à sécuriser ses approvisionnements et à stabiliser les coûts de production.
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