La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) s’apprête à franchir un tournant majeur avec le lancement imminent du e-CFA, version numérique du franc CFA. Une révolution monétaire se profile : finis les billets et les pièces.
Cette monnaie électronique, équivalente au CFA actuel et garantie par la BCEAO, sera disponible sur téléphone, carte ou application mobile, même sans compte bancaire. L’objectif est de rendre les paiements plus rapides, moins coûteux et accessibles à toute heure.
Pour le Pr Amath Ndiaye, économiste à la FASEG-UCAD, cette mutation dépasse la simple modernisation. « Avec le e-CFA, la BCEAO garde le contrôle. C’est un instrument de souveraineté monétaire pour ne plus dépendre des devises étrangères ni des plateformes internationales », explique-t-il.
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Le projet s’inscrit dans un contexte de concurrence croissante avec les cryptomonnaies et les fintechs régionales telles qu’Orange Money ou Wave, dont les modèles pourraient être bousculés. Si le e-CFA devient à terme une monnaie programmable (limitée par usage ou par durée), la BCEAO renforcerait sa position dominante sur le marché.
Pour les citoyens, les promesses sont limpides. Des transferts instantanés et sécurisés, fin de la fabrication des billets en France, traçabilité accrue et possibilité d’utiliser la monnaie hors ligne grâce à des technologies dédiées.
« Dans quelques années, nous n’utiliserons peut-être plus aucun billet. Le CFA du futur, 100 % numérique, sera africain dans sa conception comme dans sa gestion », conclut le Pr Amath Ndiaye. Ce dernier salue une révolution silencieuse mais déterminante pour l’avenir économique de l’Afrique de l’Ouest.
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