samedi 15 novembre 2025

Nigeria : les prostituées sommées de payer l’impôt dès 2026

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Dès le 1ᵉʳ janvier 2026, le Nigeria imposera un enregistrement fiscal obligatoire à tous ses citoyens percevant des revenus. Désormais, commerçants, professions libérales mais aussi prostituées devront obtenir un Numéro d’Identification Fiscale (TIN).

La mesure, inédite, fait polémique. Si les autorités justifient cette réforme par la nécessité d’élargir l’assiette fiscale et de diversifier les recettes de l’État, elle place les travailleurs du sexe dans une situation paradoxale. En effet, la prostitution reste criminalisée dans de nombreuses régions, en particulier dans les États du Nord régis par la charia.

« Comment l’État peut-il taxer une activité qu’il continue de juger illégale ? », s’interroge une militante d’une organisation de défense des droits humains. Pour elle, la mesure ouvre la porte à des abus et risque d’exposer les prostituées à des poursuites.

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Les concernés redoutent de devoir choisir entre deux menaces : s’enregistrer et s’exposer à la justice, ou refuser et risquer des sanctions fiscales. Dans les rues de Lagos ou d’Abuja, beaucoup dénoncent un double discours de l’État qui profite d’un secteur qu’il condamne officiellement.

Au-delà de la controverse, cette réforme réflète la volonté du Nigeria de réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Mais elle soulève une question de fond : la fiscalité peut-elle servir d’outil de reconnaissance implicite d’activités marginalisées, ou au contraire renforcer leur précarisation ?

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