Depuis 1982, Paul Biya règne sur le Cameroun avec une longévité exceptionnelle. Entre stratégies politiques, contrôle des institutions et adaptation aux crises, le président a su consolider son pouvoir pendant plus de quatre décennies.
Cette longévité nourrit aujourd’hui de vifs débats, notamment sur les réseaux sociaux, où l’activiste Arol Ketch, alias « rat des archives », accuse plusieurs patrons de presse d’être proches du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir depuis 1985.
Selon son analyse, la majorité des principaux organes de presse du pays fonctionneraient sous l’influence de personnalités proches du président Paul Biya. Il cite notamment, dans le paysage télévisuel, Canal 2 dirigée par Emmanuel Chatué (sénateur RDPC), la CRTV conduite par Charles Ndongo, Vision 4 d’Amougou Belinga ou encore Bnews 1, propriété du maire RDPC Luc Owona. Côté radios, Magic FM de Grégoire Mbida Dzana, Satellite FM d’Amougou Belinga et Sweet FM d’Emmanuel Chatué figurent également sur sa liste.
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Seules trois chaînes (Equinoxe TV, Balafon et Naja TV) échapperaient, selon lui, à cette proximité politique. Pour Arol Ketch, cette concentration médiatique autour du pouvoir serait à l’origine du « faible niveau de nos médias ». Il qualifie ces structures de « médias aux ordres », accusées d’agir comme des « caisses de résonance » d’un régime en place depuis plus de quatre décennies.
Ces allégations, qui n’ont pas encore été vérifiées de manière indépendante, relancent le débat sur l’indépendance des médias au Cameroun. Plusieurs observateurs et organisations de défense de la liberté de la presse dénoncent depuis des années la difficulté des journalistes à exercer leur métier sans pression politique.
Si l’affiliation politique d’un propriétaire ne signifie pas nécessairement une ingérence éditoriale, elle soulève des interrogations sur la pluralité des voix médiatiques et la qualité du débat public dans le pays.
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