À moins de deux mois de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, l’opposition camerounaise semble une nouvelle fois condamnée à l’échec. Onze candidats se présentent face au président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, une division qui joue directement en faveur du président nonagénaire.
Dans un scrutin à un tour, cette dispersion des voix équivaut à un « suicide politique collectif », souligne Mathieu Olivier dans le magazine Jeune Afrique. La principale figure de l’opposition, Maurice Kamto, a vu sa candidature invalidée, conséquence à la fois de la main du pouvoir et d’erreurs stratégiques. En effet, son boycott des élections locales et législatives de 2020 l’a privé des élus nécessaires pour présenter son dossier.
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Désormais, l’opposition est incarnée par plusieurs candidats, ne font pas les anciens ministres Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, qui entretiennent des relations conflictuelles. Les autres prétendants, respectables individuellement, restent condamnés à la figuration.
Cette fragmentation permet à Paul Biya de maintenir sa stratégie, similaire à celle de 2018, en limitant ses efforts de campagne tandis que les opposants se disputent déjà pour « savoir qui sera le meilleur parmi les perdants ».
Un autre indice inquiétant pour l’opposition est l’invalidation de la candidature de Maurice Kamto qui n’a suscité aucune mobilisation comparable à celle observée récemment en Côte d’Ivoire. Cette absence de réaction témoigne d’une « léthargie nationale » et d’une résignation profonde face à un pouvoir qui sait exploiter les divisions de l’opposition.
Le rendez-vous est pris pour le 12 octobre, dans un contexte où l’issue du scrutin apparaît déjà largement anticipée.
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