C’est désormais officiel. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont annoncé leur retrait de la Cour pénale internationale (CPI). La décision a été confirmée dans un communiqué conjoint rendu public par les trois gouvernements militaires.
Le texte qualifie cette sortie de la juridiction basée à La Haye de « décision souveraine ». Les trois pays reprochent à la CPI son manque d’impartialité et dénoncent une institution devenue, selon eux, « un instrument de répression néocoloniale aux mains de l’impérialisme ».
Ils estiment que la justice internationale fonctionne selon une logique de « deux poids, deux mesures », et cible prioritairement les dirigeants africains tout en ignorant d’autres violations graves ailleurs dans le monde.
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Cette rupture ne constitue pas une surprise. Dès mars 2025, les ministres de l’AES avaient évoqué la création d’une Cour pénale et des droits de l’homme propre à l’organisation régionale. Lors de cette même réunion, une réflexion avait été lancée autour de la construction d’une prison régionale de haute sécurité pour juger et incarcérer les auteurs de crimes graves, notamment liés au terrorisme.
Pour Bamako, Niamey et Ouagadougou, il s’agit de renforcer une souveraineté judiciaire face à ce qu’ils considèrent comme une ingérence extérieure. Toutefois, cette décision risque d’isoler davantage ces trois États sur la scène internationale, alors même que leurs régimes militaires font déjà l’objet de critiques concernant les droits humains.
Le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso réflète la volonté de l’AES de se doter de ses propres mécanismes de justice, tout en tournant le dos aux institutions jugées liées à l’Occident. Reste à savoir si cette alternative régionale verra rapidement le jour et quelle crédibilité elle pourra obtenir.
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