À Antananarivo, entre les murs d’une école privée de gestion, Torri, 21 ans, se bat chaque jour contre une connexion wifi capricieuse. De retour chez lui, il doit faire face à un nouveau défi, celui de trouver de quoi acheter quelques crédits internet pour poursuivre ses recherches de mémoire.
« On a besoin d’internet pour tout, mais les forfaits sont beaucoup trop chers. Même les gens qui travaillent ont du mal à suivre. Imaginez pour nous, les étudiants », confie-t-il, épuisé par cette fracture numérique qui ralentit son travail.
Sur la Grande Île, l’accès à internet reste un luxe. Un giga de connexion, souvent épuisé en quelques heures, coûte près de 5 000 ariarys, soit un peu moins d’un euro. Un tarif qui, à première vue, semble modeste, mais qui représente près de la moitié du revenu journalier moyen d’un Malgache. D’après la Banque mondiale, 80 % de la population vit avec moins de 1,80 euro par jour.
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Pour Élie, propriétaire d’un cybercafé à Antananarivo, la situation devient intenable. « Le rapport qualité-prix est mauvais. Les coupures sont fréquentes, les réclamations ignorées. On paye cher, mais le service reste médiocre », affirme-t-il.
Face à la grogne, l’ARTEC, l’Autorité de régulation des technologies de communication, a annoncé le 23 octobre avoir saisi les opérateurs pour envisager une révision des tarifs en faveur des consommateurs. Mais, pour l’heure, aucune baisse n’a été enregistrée.
Dans un pays où la jeunesse tente de s’éduquer et d’innover malgré les contraintes, le coût prohibitif de la connexion apparaît comme un frein majeur à l’égalité des chances et à l’avenir numérique de Madagascar.
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