L’ancien Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, limogé en novembre dernier par la junte au pouvoir, est désormais au cœur d’une enquête judiciaire. Selon les informations rapportées par RFI, la justice malienne examine plusieurs dossiers liés à sa gestion financière lorsqu’il occupait la primature.
Le procureur général près la Cour suprême aurait passé tout le week-end à étudier les éléments des désormais appelés « Dossiers Choguel Maïga », une série de rapports établis par le Bureau du vérificateur général (BVG), pointent de possibles irrégularités. L’enquête en cours porte principalement sur deux volets distincts, tous liés à des soupçons de mauvaise gestion de fonds publics.
Le premier dossier concerne des dépenses engagées lors d’une cérémonie d’inauguration alors que Choguel Maïga dirigeait encore le gouvernement. Les montants investis, jugés excessifs, suscitent des interrogations sur leur opportunité et leur justification.
Le second volet, plus sensible, est lié à des frais de mission « indûment attribués », selon les termes employés par le BVG. Il s’agirait de fonds versés sans réelle justification administrative ou en violation des procédures normales d’attribution.
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Selon une source proche de l’enquête, la justice chercherait à éclaircir l’utilisation de près de 2 milliards de francs CFA de fonds publics par la Primature. Une convocation de l’ancien chef du gouvernement n’est donc pas exclue. « Nul n’est au-dessus de la loi », affirme un magistrat impliqué dans le dossier.
Les proches de Choguel Maïga, eux, dénoncent une procédure motivée par des considérations politiques. « Il dérange parce qu’il critique les militaires », affirme l’un de ses fidèles, tout en prévenant que l’ancien Premier ministre disposerait lui aussi de « dossiers ».
Du côté de son entourage, l’attitude est à la fois confiante et combative. « Il n’a peur de rien. S’il est convoqué, il répondra », assure un ancien collaborateur, qui évoque déjà une ligne de défense centrée sur les fonds de souveraineté traditionnellement alloués au Premier ministre.
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