L’Afrique reste le troisième marché d’exportation agricole français hors Union européenne, mais cette position s’affaiblit face à une concurrence accrue et des tensions diplomatiques croissantes. Les secteurs touchés sont les denrées agricoles, l’agroalimentaire, le bois et le biodiesel.
L’Afrique subsaharienne subit la contraction la plus importante, avec une baisse de 3,4 % des importations françaises en 2024, pour seulement 2,75 milliards d’euros. Cette région, qui concentre 53,9 % des exportations agricoles françaises vers le continent, a vu ses achats fortement impactés par l’effondrement des ventes de blé (-16 %).
La Russie, en renforçant sa présence sur les marchés céréaliers ouest-africains, remet en cause l’hégémonie française traditionnelle. Cette situation accentue la perte de parts de marché dans ce secteur.
Malgré ce recul, certains pays maintiennent voire renforcent leurs liens commerciaux avec la France. La Côte d’Ivoire confirme sa place de premier client subsaharien avec une hausse de 3 % à 444 millions d’euros, portée par une augmentation des importations de tabac et de blé. L’Afrique du Sud, le Sénégal et le Cameroun complètent ce top 4, mais affichent des baisses modestes.
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En Afrique du Nord, la situation demeure plus stable avec 2,36 milliards d’euros d’exportations en 2024, équivalant aux performances de l’année précédente. Le Maroc conserve sa première place régionale avec 1,01 milliard d’euros d’achats, tandis que l’Algérie, affectée par des tensions diplomatiques avec Paris, réduit ses commandes à 810 millions d’euros.
Les importations algériennes de produits laitiers français ont chuté de 33 %, au profit de fournisseurs alternatifs comme la Pologne et la Belgique. En somme, les exportations agricoles françaises vers les pays tiers ont reculé de 0,8 % en 2024, avec une baisse (-4 %) pour les produits bruts.
Face à ces défis, la France doit impérativement revoir sa stratégie commerciale en Afrique, afin de reconquérir les parts de marché perdues et s’adapter aux réalités géopolitiques changeantes du continent. Le maintien de sa présence sur ce marché vital dépendra de sa capacité à innover et à répondre aux nouvelles exigences locales et internationales.
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