samedi 15 novembre 2025

Bénin – Fiscalité : pas de nouveaux impôts, mais une meilleure mobilisation des recettes

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Contrairement aux rumeurs persistantes, le gouvernement n’a pas instauré de nouvelles taxes. Depuis 2016, les réformes fiscales visent surtout à élargir l’assiette et à simplifier les procédures pour les contribuables.

La fiscalité, pilier du développement

Comme partout dans le monde, la fiscalité demeure la principale source de financement de l’action publique. Routes, écoles, hôpitaux, infrastructures sportives, mais aussi fonctions régaliennes telles que la sécurité, la justice et l’éducation : tous ces services et équipements sont rendus possibles grâce aux recettes fiscales mobilisées chaque année.

Le Bénin, confronté à d’importants besoins de développement, a donc choisi de miser sur l’élargissement de l’assiette fiscale plutôt que sur la multiplication des impôts.

Moins de taxes qu’avant

Contrairement à l’idée selon laquelle de nouveaux impôts auraient été instaurés, les chiffres montrent le contraire.
• Le Code général des impôts comptait initialement 48 taxes et impôts.
• Depuis 2016, une seule nouvelle taxe a vu le jour : la taxe sur les plus-values immobilières.
• En 2022, le nombre de taxes est passé à 32 : 11 supprimées, 5 regroupées.

Ces données confirment que le gouvernement n’est pas dans une logique de création de nouvelles taxes, mais dans celle d’une meilleure répartition de l’effort fiscal.

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Réformes pour élargir l’assiette fiscale

Depuis 2016, la Direction générale des impôts (DGI) a lancé une série de réformes qui visent à intégrer davantage de contribuables dans le système :
• Facturation électronique normalisée : un outil clé pour tracer les transactions commerciales qui échappaient jusque-là au fisc.
• Digitalisation des services : immatriculation à l’Identifiant Fiscal Unique (IFU), déclaration et paiement en ligne, dépôt dématérialisé des états financiers, enregistrement des actes.

Ces mesures ont permis une nette progression du nombre de contribuables :
• Grandes entreprises : de 491 en 2016 à 747 en 2022.
• Moyennes entreprises : de 2 815 en 2016 à 4 800 en 2022.
• Autres contribuables : de 15 477 en 2016 à 18 500 en 2022.

Au total, le répertoire géré par la DGI est passé de 18 783 en 2016 à 24 047 en 2022.

Lutte contre la fraude fiscale

Ce qui alimente la perception de « nouveaux impôts », c’est surtout l’efficacité accrue des contrôles. La DGI intensifie la lutte contre la fraude et exploite mieux les données disponibles pour contraindre les contribuables récalcitrants à s’acquitter de leurs obligations. Résultat : ceux qui échappaient jusque-là au fisc commencent à payer, parfois même de manière spontanée, après sensibilisation.

Un effort encore en deçà des normes régionales

Le Bénin évolue dans le cadre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui fixe à 20 % du PIB le seuil minimal de pression fiscale. Avec un taux estimé à 12,2 % du PIB en 2022, le pays est encore loin de cet objectif communautaire.

En résumé

Aucune pluie de nouveaux impôts ne s’abat sur les Béninois. Ce que le gouvernement met en œuvre depuis 2016, ce sont des réformes visant à élargir la base contributive, digitaliser les services, lutter contre la fraude et harmoniser le système fiscal avec les standards de la sous-région.

👉 La rumeur de nouveaux impôts relève donc plus d’une perception liée à une meilleure efficacité du fisc que d’une réalité législative.

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