La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII) a validé un financement souverain de 200 millions de dollars, soit plus de 100 milliards FCFA, destiné au Projet de mobilité urbaine durable dans les villes du Grand Nokoué. L’objectif affiché consiste à renforcer la sécurité des déplacements, moderniser les transports et élargir l’accès à des services de mobilité inclusive.
Le programme couvre les communes de Cotonou, Sèmè-Podji, Porto-Novo, Abomey-Calavi et Ouidah. Il s’appuie sur un cofinancement de l’IDA de la Banque mondiale pour répondre à la pression d’une urbanisation accélérée dans l’aire métropolitaine. Les interventions reposent sur des infrastructures plus sûres, plus résilientes face au changement climatique et moins polluantes.
La mobilité électrique occupe une place centrale. Les autorités prévoient une électrification progressive des taxis-motos, les Zémidjan. Une phase pilote précédera un déploiement plus large, avec un appui particulier aux acteurs locaux de la filière électrique. Le projet repose sur cinq axes majeurs à savoir : gouvernance du secteur, structuration des opérateurs, amélioration du transport public multimodal, électrification des motos et appui institutionnel. De nouveaux services publics de transport doivent entrer en service, accompagnés d’infrastructures adaptées.
Classé en catégorie A, le projet présente des risques environnementaux et sociaux élevés. Les opérations toucheront un écosystème lagunaire sensible autour du lac Nokoué. Les autorités devront gérer les impacts liés au dragage, à la biodiversité, à la pollution et au traitement des batteries. Plusieurs instruments techniques encadrent les travaux. La Convention de Ramsar a validé les évaluations environnementales.
Les travaux impliqueront des déplacements économiques et fonciers. Au total, 746 personnes affectées figurent dans le Plan d’action de réinstallation, qui prévoit une compensation intégrale. L’électrification des motos pourrait modifier les revenus des conducteurs ; un programme d’accompagnement doit alléger la transition.
Le projet intègre aussi des mesures pour la sécurité des femmes dont, des stations sécurisées, éclairage renforcé et dispositif de prévention des violences. Un mécanisme de gestion des plaintes fonctionnera à quatre niveaux, tandis que la BAII et la Banque mondiale mèneront un suivi conjoint semestriel.
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