Par un décret signé le 17 décembre 2025, le président camerounais Paul Biya a donné son aval à la conclusion d’un accord de prêt entre l’État du Cameroun et China Citic Bank Corporation. Le texte autorise le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire à finaliser ce financement, destiné à soutenir l’extension du système intelligent de vidéosurveillance urbaine à l’échelle nationale.
Le prêt, structuré sous forme de crédit-acheteur, s’élève à 59,8 millions d’euros, soit un peu plus de 39 milliards de francs CFA. Il vise à relancer un projet stratégique présenté par les autorités comme un outil central de lutte contre la criminalité urbaine et le terrorisme.
La vidéosurveillance urbaine constitue un axe prioritaire de la politique sécuritaire du Cameroun depuis plusieurs années. Une première phase du programme, financée par Bank of China à hauteur d’environ 46 milliards de francs CFA, avait permis un déploiement progressif dans plusieurs villes du pays. Selon les chiffres officiels du gouvernement, cette étape avait conduit à l’installation d’environ 1 500 caméras de surveillance et à l’acquisition de 2 000 postes émetteurs-récepteurs portatifs destinés aux forces de police.
Toutefois, la poursuite du projet s’est heurtée à d’importantes difficultés de financement. Entre 2021 et 2024, les autorités camerounaises ont engagé plusieurs démarches auprès de bailleurs internationaux sans parvenir à sécuriser durablement les ressources nécessaires.
En 2021, un premier montage financier négocié avec China Construction Bank Corporation a échoué après le retrait du partenaire. La Caisse autonome d’amortissement indiquait récemment que ce contrat restait en cours d’annulation, sans fournir davantage de précisions sur les motifs exacts de cet abandon.
En mars 2024, un nouveau financement de 50 millions d’euros avait été autorisé via Banco Santander à Hong Kong. Là encore, aucune communication officielle n’avait confirmé la concrétisation effective de l’opération. Le 2 décembre 2024, un décret présidentiel avait déjà habilité le ministre de l’Économie à négocier un prêt similaire avec China Citic Bank pour le même projet, sans suite connue à ce jour.
Le décret du 17 décembre 2025 marque ainsi une nouvelle tentative de relance du programme. Il traduit la volonté des autorités de poursuivre l’extension du dispositif de vidéosurveillance, malgré les revers financiers antérieurs, dans un contexte sécuritaire qui demeure préoccupant dans plusieurs centres urbains du pays.
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