mardi 23 décembre 2025

Côte d’Ivoire : des perspectives positives pour le secteur cacao

Les producteurs de cacao ivoiriens peuvent souffler un peu. Des pluies exceptionnelles ont touché la semaine dernière les zones cacaoyères. Ces précipitations interviennent en pleine saison sèche, qui s’étend normalement de mi-novembre à mars. Les producteurs estiment qu’il s’agit des pluies les plus abondantes observées depuis trois ans à cette période. Les températures variaient en moyenne entre 27,1 et 30,2 degrés Celsius, ce qui a permis aux cabosses de se développer dans de bonnes conditions.

Salame Koné cultive du cacao près de Soubré, dans l’ouest du pays. Sa région a reçu 36,5 millimètres de pluie la semaine dernière, soit 28,4 millimètres de plus que la moyenne des cinq dernières années. « Nous aurons assez de cacao dans les mois à venir. C’est une saison extraordinaire. Nous avons des pluies abondantes à cette période », a-t-il déclaré à Reuters.

Le planteur note que les petites et moyennes cabosses se développent correctement. Ces fruits seront récoltés en février et mars, pour la fin de la campagne principale qui a débuté en octobre.

Les mêmes observations proviennent du sud. À Divo et Agboville, les précipitations ont dépassé la moyenne. Dans l’est, à Abengourou, les agriculteurs constatent également des niveaux de pluie supérieurs à la normale. La récolte des fèves se poursuit et la disponibilité reste élevée dans toutes ces régions. Les producteurs peuvent donc livrer leurs stocks aux coopératives et aux acheteurs sans interruption.

Les zones du centre-ouest, comme Daloa, ainsi que Bongouanou et Yamoussoukro au centre, ont également reçu des précipitations. Arthur Konan exploite une ferme près de Yamoussoukro. Sa zone a enregistré 12,9 millimètres de pluie la semaine dernière, soit 10,1 millimètres de plus que la moyenne quinquennale. Le cultivateur se montre confiant face à l’Harmattan, vent sec venu du Sahara qui souffle habituellement entre décembre et mars et réduit l’humidité, pouvant détruire les petites cabosses et diminuer le rendement des cacaoyers adultes.

« Même si l’Harmattan est fort cette année, les arbres y résisteront bien », a affirmé Arthur Konan. Les pluies récentes ont renforcé la capacité des plantations à affronter la saison sèche. Le sol conserve suffisamment d’humidité pour soutenir les cacaoyers. Cette situation contraste avec les inquiétudes exprimées en début de saison, lorsque l’absence de précipitations préoccupait les producteurs pour la récolte principale.

La Côte d’Ivoire fournit environ 40 % de la production mondiale de cacao. Le pays vient de traverser une campagne 2023-2024 difficile, avec une production tombée à 1,75 million de tonnes, contre 2,3 millions de tonnes lors de la campagne précédente. La baisse de 24 % résultait des conditions météorologiques défavorables. Des pluies excessives en septembre et octobre 2024 ont favorisé la pourriture brune dans l’ouest et le sud-ouest, puis des sécheresses ont asséché les plantations.

Pour la campagne 2024-2025, la production devrait atteindre 2,2 millions de tonnes, soit une hausse de 25 % par rapport à la précédente. L’Organisation internationale du cacao a révisé en novembre ses estimations, prévoyant désormais un excédent mondial de 49 000 tonnes métriques contre 142 000 tonnes métriques précédemment.

Le prix du cacao a atteint des sommets historiques en 2024, dépassant 4 000 dollars la tonne à New York en novembre, son niveau le plus élevé depuis 45 ans. À Londres, il culminait à 3 478 livres sterling. Ces records reflétaient les pénuries liées aux mauvaises récoltes en Côte d’Ivoire et au Ghana. Le prix a depuis diminué. Le 19 décembre 2025, le cacao se négociait à 5 845 dollars la tonne, en baisse de 50,75 % par rapport à l’an dernier.

Le gouvernement ivoirien a fixé le prix d’achat bord champ à 1 800 francs CFA le kilogramme pour la campagne 2024-2025, soit une hausse de 20 % par rapport à la précédente. Le Conseil du Café-Cacao, régulateur de la filière, négocie avec les multinationales et reverse 60 % du prix négocié aux producteurs. Les 40 % restants couvrent le fonctionnement de l’institution.

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