La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, entame la campagne 2025-2026 avec des perspectives inquiétantes. Selon le Conseil du Café-Cacao (CCC), cité par Reuters, le pays a vendu par anticipation 1,3 million de tonnes de contrats pour la récolte principale, contre 1,4 million l’an dernier, signe d’une prudence accrue pour éviter tout défaut de livraison.
Les premières estimations font état d’une baisse de près de 30 % des arrivées entre janvier et mars 2026 dans les ports d’Abidjan et de San Pedro. Ce recul résulte d’un cocktail de facteurs structurels dont le vieillissement des plantations, le manque d’investissements, les maladies persistantes et les conditions climatiques défavorables. Malgré cette contraction, le CCC assure que la récolte précoce permet de maintenir les livraisons de la campagne principale dans les prévisions.
« Nous sommes satisfaits du début de la saison, avec des volumes importants. Mais les arrivées vont forcément diminuer entre janvier et mars 2026 », a déclaré un responsable du CCC.
LIRE AUSSI : Administration publique : le budget 2026 mise sur la modernisation et le bien-être des agents
La récolte intermédiaire, d’avril à septembre, inquiète davantage, avec une baisse estimée de 25 à 30 %, qui pourrait s’accentuer sous l’effet du harmattan, période sèche génératrice de stress hydrique.
Sur le front de la contrebande, les flux se sont inversés. La Côte d’Ivoire attire désormais du cacao venant de Guinée et du Liberia, encouragée par des prix plus avantageux, un phénomène encore marginal.
Face à cette situation, le CCC prévoit un renforcement des contrôles des stocks, une limitation temporaire des achats par les exportateurs et une vente intégrale de la récolte intermédiaire sur le marché au comptant. L’objectif est de soutenir les broyeurs locaux et stabiliser les cours dans un contexte où chaque tonne devient cruciale pour l’équilibre du marché mondial.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
