Ironie du sort ou simple pragmatisme politique ? Ali Zeidine, Premier ministre du Niger, a été reçu à Abidjan ce 26 mai 2025 pour solliciter l’appui d’Alassane Ouattara (ADO) auprès du FMI et de la BAD. Une visite stratégique, certes, mais teintée d’un contraste saisissant avec les déclarations passées de l’actuel homme fort du Niger, Abdourahamane Tiani.
On se souvient encore des propos du chef de la junte nigérienne, qui n’hésitait pas à qualifier Alassane Ouattara de « marionnette à la solde d’une puissance étrangère ». Des mots lourds de sens, destinés à asseoir son rejet de l’influence occidentale sur le continent.
Et pourtant, quelques mois plus tard, c’est bien ce même Ouattara, avec son réseau international et son expertise en finances mondiales, qui devient le recours ultime pour débloquer des fonds vitaux pour le Niger.
Cette volte-face réflète les subtilités, sinon les contradictions, des jeux diplomatiques africains. Tiani, qui prônait l’autosuffisance souveraine face à l’ingérence étrangère, voit aujourd’hui son gouvernement tendre la main à celui qu’il critiquait.
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La Côte d’Ivoire, grâce à l’entregent d’ADO, se retrouve au centre des négociations internationales, démontrant que, parfois, la « marionnette » est celle qui tient les ficelles.
Pour sa part, Ouattara est resté stoïque, fidèle à son style de ne jamais répondre aux provocations. Il continue de jouer son rôle de médiateur et de bâtisseur et laisse les faits parler à sa place. Si certains y voient une forme de magnanimité, d’autres y décèlent un habile jeu de pouvoir où l’expertise technique écrase les discours idéologiques.
Finalement, la scène interpelle. Que reste-t-il des invectives souverainistes lorsque l’urgence budgétaire frappe à la porte ? Peut-être juste un rappel cruel que, sur l’échiquier international, les convictions cèdent souvent face à la nécessité.
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