Au Ghana, la raffinerie de Tema, unique raffinerie publique du pays, a repris ses activités après près de quatre années d’arrêt. À l’arrêt depuis 2021 en raison de difficultés financières, l’infrastructure énergétique stratégique redémarre dans un contexte de forte dépendance du pays aux importations de produits pétroliers raffinés.
La raffinerie fonctionne actuellement avec une capacité de 28 000 barils par jour. Les autorités ambitionnent toutefois un retour rapide à son plein régime, fixé à 45 000 barils quotidiens, soit le niveau atteint avant la suspension des activités. Cette relance constitue un signal positif pour l’économie ghanéenne, estime Kodzo Yaotse, responsable pétrole et énergie conventionnelle à l’Africa Centre for Energy Policy.
« La raffinerie de Tema jouait un rôle clé dans la couverture des besoins nationaux. En 2021, elle assurait environ 60 % de la demande en carburant », rappelle-t-il. Avec l’évolution de la consommation, cette contribution ne représenterait aujourd’hui plus que 40 %, selon ses estimations.
Si la reprise est saluée, son impact sur les prix à la pompe dépendra de la capacité de l’entreprise à maintenir ses activités dans la durée. Pour l’analyste, la question centrale reste celle de la gouvernance et de la viabilité économique. « Il faut une discipline commerciale rigoureuse et des solutions structurelles aux problèmes qui ont conduit à la fermeture. Pour l’instant, aucun signal clair ne montre que ces défis ont été durablement réglés », prévient-il.
La raffinerie de Tema reste confrontée à plusieurs fragilités, notamment une accumulation de dettes, une forte exposition à la volatilité des cours du pétrole brut, un manque chronique de devises et des faiblesses de gestion. Autant de facteurs qui, s’ils ne sont pas corrigés rapidement, pourraient replonger l’entreprise dans les difficultés et compromettre la pérennité de cette relance, cruciale pour la sécurité énergétique du Ghana.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
