Un juge malien a ordonné la restitution de trois tonnes d’or saisies sur le complexe minier de Loulo-Gounkoto, exploité par Barrick Gold. Selon Reuters, la valeur de ces lingots atteint près de 400 millions de dollars. Cette décision constitue une avancée importante dans le règlement du différend entre la société minière canadienne et l’État malien, en cours depuis près de deux ans.
Les lingots, conservés depuis janvier à la Banque malienne de solidarité à Bamako, avaient été confisqués à la suite d’une décision judiciaire exécutée par un hélicoptère militaire. La nouvelle ordonnance judiciaire attribue à Barrick la responsabilité du transfert de l’or des coffres, ce qui permet une reprise progressive des activités sur le site de Loulo-Gounkoto.
Cette évolution découle de l’accord conclu le mois dernier entre Barrick et le gouvernement de transition. L’entreprise a accepté le versement de 244 milliards de francs CFA, soit environ 430 millions de dollars, afin de clore un contentieux lié à l’application du nouveau code minier malien. Ce texte avait renforcé la part de l’État dans les revenus miniers, alors que les cours mondiaux de l’or atteignaient des niveaux records.
Le bras de fer avait entraîné l’interruption des opérations sur l’un des plus importants complexes aurifères du pays. Un administrateur provisoire désigné par la justice devrait reprendre le contrôle du site dans les prochains jours, après une période de gestion directe par les autorités maliennes.
L’accord a également permis la libération de quatre employés de Barrick détenus depuis novembre 2024 et la fin de la procédure d’arbitrage international engagée par l’entreprise contre le Mali. En janvier, la saisie de l’or avait conduit Barrick à suspendre ses activités, invoquant l’annulation de sa couverture d’assurance. Selon les analystes de Jefferies, cette interruption pourrait réduire de 11 % l’EBITDA du groupe en 2025.
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