La Banque mondiale a publié son rapport annuel sur l’endettement mondial, mettant en évidence un stock de dette extérieure estimé à 8 937 milliards de dollars pour les pays non membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Sur le continent africain, ce volume atteint environ 1 200 milliards de dollars, concentré entre un nombre restreint d’États. À eux seuls, les dix pays africains les plus endettés à l’extérieur totalisent plus de 80,8 % de l’ensemble des créances étrangères contractées par l’Afrique.
Il convient toutefois de rappeler que la dette extérieure (entendue comme l’ensemble des engagements financiers envers des créanciers étrangers, publics ou privés, à court ou long terme, garantis ou non) ne constitue pas une spécificité africaine. Les pays les plus endettés à l’échelle mondiale demeurent les États membres de l’OCDE, qui figurent également parmi les économies les plus riches de la planète.
Hors OCDE, l’encours de la dette extérieure mondiale s’élevait à 8 937 milliards de dollars à fin 2024, selon les données de la Banque mondiale. La part de l’Afrique représente ainsi 13,43 % de ce total, en progression annuelle de près de 4 %.
Dans le détail, la dette extérieure de l’Afrique subsaharienne atteint environ 900 milliards de dollars, tandis que le solde est porté par les pays d’Afrique du Nord.
À titre comparatif, la Chine affiche une dette extérieure de 2 420 milliards de dollars. Toutefois, rapportée à la taille de l’économie, la situation africaine apparaît plus préoccupante : avec un PIB continental estimé à 3 400 milliards de dollars, le taux d’endettement extérieur atteint 35,29 %, contre 12,91 % pour la Chine, don’t le PIB dépasse 18 700 milliards de dollars.
S’agissant de la structure des créanciers, les emprunts publics bilatéraux et multilatéraux représentent environ 62 % de la dette extérieure africaine. Cette répartition varie cependant selon les pays. En République démocratique du Congo, la dette est quasi exclusivement publique, avec 99 % provenant de créanciers multilatéraux et bilatéraux, tandis que l’Afrique du Sud affiche une prédominance de dette privée, représentant 87 % de son stock.
Les emprunts publics se distinguent par des taux d’intérêt plus faibles et des conditions préférentielles, notamment sous forme de prêts concessionnels. Les principaux créanciers du continent demeurent la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, la Banque africaine de développement et la Chine. À l’inverse, la dette privée repose largement sur les émissions obligataires sur les marchés internationaux.
Enfin, la dette extérieure n’est pas intrinsèquement négative, à condition qu’elle finance des projets productifs favorisant la croissance et le développement. En revanche, elle devient problématique lorsqu’elle pèse durablement sur les finances publiques et hypothèque les générations futures.
En Afrique subsaharienne, cette réalité se traduit par un ratio de dette extérieure équivalant à 49,5 % du revenu national brut et à 164 % des exportations. L’augmentation du recours aux financements privés accentue encore la pression, en raison de coûts d’emprunt plus élevés, notamment dans un contexte de resserrement monétaire mondial consécutif à la guerre en Ukraine et à la flambée inflationniste qui a suivi.
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