Romuald Wadagni et Ousmane Diagana en sont convaincus : l’avenir de l’Afrique se jouera dans sa capacité à réussir sa transformation numérique et à faire de sa jeunesse un moteur de développement. Le ministre d’État béninois en charge de l’Économie et des Finances et le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre défendent une vision commune.
Pour eux, le numérique constitue un levier stratégique pour créer des emplois, stimuler l’innovation et renforcer l’intégration économique régionale. Ils insistent sur l’urgence de réduire la fracture numérique, d’assurer un accès équitable aux services en ligne et de développer les compétences technologiques indispensables pour que cette transformation bénéficie à tous.
Avec 60 % de sa population âgée de moins de 25 ans, l’Afrique est l’un des continents les plus jeunes au monde. Pourtant, une grande partie de cette jeunesse reste éloignée des opportunités liées au numérique. Selon Wadagni et Diagana, accélérer la révolution numérique est essentiel pour favoriser l’emploi, la compétitivité et une croissance inclusive.
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La fracture numérique demeure l’un des principaux obstacles. Malgré des progrès notables – le taux de pénétration d’Internet ayant grimpé de 3,2 % en 2005 à 40 % en 2024 – plus de 900 millions d’Africains restent hors ligne. Et même dans les zones couvertes, 76 % des populations ne se connectent pas, faute de moyens ou de compétences. Combler cet écart est devenu crucial, le numérique étant désormais un passage obligé pour accéder à l’éducation, à la santé, aux services financiers, aux marchés, et pour créer des millions d’emplois d’ici 2030.
Des avancées sont toutefois tangibles. Au Bénin, plus de 250 services publics sont désormais dématérialisés, 68 communes sont connectées à la fibre optique et 92 % du territoire bénéficie de la couverture mobile. Pour les deux responsables, ces réussites doivent être répliquées et amplifiées à l’échelle régionale.
Lors du sommet de Cotonou, prévu les 17 et 18 novembre 2025, les échanges porteront notamment sur l’intelligence artificielle, l’inclusion numérique et la construction d’un marché numérique africain unifié. Wadagni et Diagana appellent ainsi à investir massivement dans les sciences, les technologies et les infrastructures, à harmoniser les cadres réglementaires et à mobiliser de nouveaux financements pour bâtir, dès aujourd’hui, l’avenir numérique du continent.
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