samedi 15 novembre 2025

Réseaux sociaux : les influenceurs sénégalais dans le viseur du fisc

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Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a récemment annoncé la fiscalisation des créateurs de contenus numériques, dans le cadre du Plan de redressement économique et social « Jubanti Koom ». Une mesure qui suscite un débat animé au sein de l’écosystème digital sénégalais, partagé entre adhésion au principe de justice fiscale et inquiétudes sur sa mise en œuvre.

Parmi les premières voix à réagir, celle de Mame Balla Mbow, activiste et entrepreneur du numérique, a retenu l’attention. Dans une interview accordée à Seneweb, il a salué la volonté de l’État de mieux structurer les recettes fiscales. « Le prélèvement de l’impôt sur le revenu s’impose à tout citoyen, qu’il soit créateur de contenus, mécanicien ou maçon. C’est ce qui permet à l’État de vivre et de réaliser ses missions », a-t-il affirmé.

Cependant, Mame Balla Mbow appelle à une approche graduelle et inclusive. Selon lui, nombre de jeunes créateurs très suivis sur TikTok, Instagram ou Facebook n’en tirent encore aucun revenu. « TikTok, par exemple, doit rémunérer les créateurs dont les vidéos atteignent un certain seuil de vues », a-t-il plaidé. D’après ses dires, l’État devrait d’abord créer les conditions de la monétisation effective avant de réclamer un impôt.

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La réforme fiscale annoncée par le gouvernement cible plusieurs secteurs émergents, souvent hors radar du fisc : jeux en ligne, e-commerce, publicité digitale, plateformes de streaming comme Netflix, mais aussi les revenus des influenceurs. L’objectif affiché est de mobiliser jusqu’à 16 milliards de Fcfa de recettes supplémentaires, en élargissant l’assiette fiscale sans alourdir la pression sur les contribuables traditionnels.

Pour l’exécutif, cette mesure participe d’une stratégie de rééquilibrage des finances publiques, avec l’intégration totale de l’économie numérique dans les mécanismes de financement de l’État. Toutefois, sur le terrain, les créateurs de contenus réclament un cadre clair, équitable et adapté aux réalités locales, afin d’éviter une fiscalisation brutale qui pourrait freiner un secteur en pleine émergence.

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