Le litige entre Savannah Energy et l’État tchadien se précise. Selon le rapport annuel 2024 de la société britannique, les procédures d’arbitrage internationales engagées à la suite de la nationalisation de ses actifs dans les champs pétroliers de Doba et le pipeline Tchad–Cameroun devraient se conclure au premier semestre 2026.
Les contentieux concernent notamment Savannah Chad Inc. (SCI) et Savannah Midstream Investment Limited (SMIL), qui réclament des compensations financières importantes. SCI demande plus de 775 millions de dollars pour la nationalisation de ses participations au Tchad, auxquels s’ajoutent environ 170 millions de dollars d’intérêts et frais de procédure. SMIL revendique, en plus, 330 millions pour la violation présumée de ses droits sur COTCo au Cameroun, accompagnés de 60 millions d’intérêts et frais.
Savannah Energy souligne que le gouvernement tchadien a reconnu le droit à compensation, mais aucun paiement n’a encore été effectué. La société se dit ouverte à une résolution à l’amiable, mais insiste sur le fait que ses filiales feront valoir « vigoureusement leurs droits » si aucun accord n’est trouvé.
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Ces différends trouvent leur origine dans l’acquisition par Savannah Energy, en décembre 2022, des actifs d’ExxonMobil au Tchad pour 407 millions de dollars. Cette transaction, portant sur 40 % de la zone de Doba et 40,19 % de TOTCo, avait été dénoncée par N’Djamena en mars 2023, au motif que Savannah violait le droit de préemption de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT). L’État tchadien avait alors décidé de nationaliser les actifs.
Dans le cadre de cette stratégie, le Tchad a également racheté les participations de Petronas dans Doba et TOTCo, afin de renforcer son contrôle sur le secteur. Parallèlement, SCI fait face à une procédure distincte initiée par la SHT, concernant l’accord d’exploitation conjointe des champs, dont la conclusion est prévue pour le troisième trimestre 2026.
Précisons que seule l’issue des arbitrages internationaux déterminera le montant définitif des compensations que N’Djamena pourrait être contraint de verser à Savannah Energy.
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