Confronté à des tensions budgétaires et à de fortes attentes sociales, le gouvernement sénégalais conduit par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko opte pour une démarche audacieuse, celle de valoriser autrement les biens publics inutilisés.
Présenté hier, ce plan de redressement économique et social prévoit de céder temporairement aux privés plusieurs biens immobiliers et fonciers non exploités appartenant à l’État, afin de générer des ressources immédiates.
Parmi les sites identifiés figurent notamment trois anciennes bases militaires françaises (Bel Air, Rufisque et Dakarnave) dont la moitié de la superficie sera mise à disposition d’investisseurs privés. L’opération devrait rapporter 224 milliards de F CFA pour Bel Air, 62,5 milliards pour Rufisque et 61,8 milliards pour Dakarnave, selon les projections du gouvernement.
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Le plan s’étend également à la zone économique spéciale de Diass, qui devrait permettre de mobiliser 215 milliards de F CFA, et à plusieurs tronçons autoroutiers pour un apport estimé à 126 milliards de F CFA.
Le site de l’ancien hôpital Le Dantec, en cours de reconversion, pourrait aussi générer 60 milliards de F CFA. En complément, des actifs de la Société de gestion et de participation de l’État (SOGEPA) seront inclus dans le processus.
Le document officiel ne précise pas la durée des concessions temporaires, mais souligne deux objectifs : obtenir des liquidités rapidement et améliorer les conditions d’endettement en utilisant ces actifs comme levier financier.
Ce mécanisme, bien que déjà utilisé dans certains pays en crise de liquidité, représente une rupture dans la gestion patrimoniale de l’État sénégalais. Reste à savoir comment il sera accueilli par les partenaires sociaux et la population, alors que l’exécutif cherche à concilier impératifs budgétaires et promesses de transformation économique.
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