Le Sénégal peut désormais pousser un ouf de soulagement dans sa relation avec le Fonds monétaire international (FMI), à l’issue d’une mission menée du 22 octobre au 6 novembre 2025 à Dakar. Les discussions ont permis de saluer la résilience de l’économie sénégalaise et les efforts entrepris pour restaurer la discipline budgétaire et la transparence, après le scandale de la dette cachée qui avait ébranlé la confiance des partenaires.
Selon le FMI, la croissance du PIB réel du pays devrait atteindre 7,9 % en 2025, dont 3,4 % hors hydrocarbures, portée par la première année complète de production pétrolière et gazière et un rebond agricole notable. L’inflation devrait se maintenir à 1,4 %, un niveau très contenu pour la sous-région. Edward Gemayel, chef de mission du FMI pour le Sénégal, souligne que cette performance « reflète la mise en œuvre de politiques macroéconomiques prudentes et l’engagement constant des autorités à préserver la stabilité financière ».
La consolidation budgétaire reste une priorité. Le déficit global devrait passer de 13,4 % du PIB en 2024 à 7,8 % en 2025, puis à 5,4 % en 2026, grâce à une mobilisation accrue des recettes via de nouvelles taxes et à une maîtrise des dépenses non prioritaires. Le FMI appelle cependant à la prudence face aux prévisions fiscales jugées optimistes et souligne l’importance de maintenir les investissements publics structurants pour soutenir la croissance et l’emploi.
La dette publique demeure sous surveillance. Fin 2024, elle représentait 132 % du PIB, dont environ 4 % d’arriérés intérieurs. Des audits approfondis et des opérations de gestion active visent à clarifier la structure de la dette et à stabiliser le coût du service de cette dernière. Les autorités s’efforcent également de rétablir la transparence après la révélation de dettes non déclarées, via la centralisation de la gestion et la publication systématique des données.
Le FMI conditionne la finalisation du futur programme à la mise en œuvre complète des mesures correctives et à la réforme institutionnelle du pilotage de la dette, intégrée à un agenda plus large de lutte contre la corruption et de renforcement de la gouvernance économique. Ce futur accord vise à accompagner le Sénégal dans sa transition budgétaire et sa transformation économique, en cohérence avec le Plan national de transformation défendu par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko.
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