Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu président de la Banque africaine de développement (BAD), à l’issue d’un vote organisé ce jeudi à Abidjan, en marge des Assemblées annuelles 2025 de l’institution (AfDBAM2025).
Il succède au Nigérian Akinwumi Adesina, qui quitte ses fonctions après dix années à la tête de la Banque, marquées par d’importantes réformes structurelles et une visibilité accrue de la BAD sur la scène financière internationale.
Élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois, Ould Tah l’a emporté au terme d’une compétition entre cinq candidats de haut niveau :
• Amadou Hott (Sénégal)
• Sam Maimbo (Zambie)
• Abbas Mahamat Tolli (Tchad)
• Bajabulile Swazi Tshabalala (Afrique du Sud)
Avec cette élection, la Banque africaine de développement ouvre un nouveau chapitre stratégique, à un moment où les enjeux liés au financement du développement, à l’intégration régionale, à la transition écologique et à la souveraineté économique se font plus pressants que jamais pour le continent.
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Un soutien clé venu du Bénin
Parmi les soutiens notables de la candidature de Sidi Ould Tah figure celui du Bénin, dont le ralliement officiel a été annoncé début mai, lors d’une visite à Nouakchott d’une délégation conduite par le ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni.
Ce soutien a été jugé décisif. Très respecté sur la scène continentale et régulièrement cité parmi les présidentiables potentiels de la BAD, Wadagni a préféré ne pas se porter candidat, optant plutôt pour un appui franc au Mauritanien. Ce choix a été perçu comme un geste fort de consensus régional, qui a contribué à consolider la dynamique autour d’Ould Tah.
Une vision ambitieuse pour le continent
Dans son discours d’investiture, Sidi Ould Tah a exposé les quatre grandes priorités de son mandat :
✔️ Mobiliser des capitaux à grande échelle pour financer les infrastructures et stimuler l’industrialisation ;
✔️ Réformer l’architecture financière africaine, en vue de renforcer la souveraineté économique du continent ;
✔️ Intégrer l’économie informelle, en s’appuyant sur la formation, l’innovation technologique, et l’inclusion des jeunes et des femmes ;
✔️ Investir massivement dans des infrastructures durables, résilientes face au changement climatique.
La technologie (intelligence artificielle, blockchain, fintech) constituera un fil conducteur transversal de toutes les politiques à venir de la Banque.
« La BAD ne sera pas qu’un bailleur. Elle sera le moteur de la souveraineté économique africaine. Le continent a besoin d’audace, de rapidité et d’unité pour transformer son potentiel en puissance », a-t-il déclaré.
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