Le Bénin franchit une nouvelle étape dans sa trajectoire économique. Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, le 18 juin dernier, la sixième revue des accords triennaux au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), ainsi que la troisième revue dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Une décision qui débloque immédiatement un financement de 90 millions de dollars américains en faveur du pays.
Depuis 2016, le Bénin s’est engagé dans une série de réformes structurelles ambitieuses, visant à assainir les finances publiques, améliorer la gouvernance économique et transformer en profondeur son appareil productif. Ces efforts portent aujourd’hui leurs fruits.
Une performance macroéconomique saluée
Selon le FMI, la croissance économique béninoise a atteint 7,5 % en 2024 (un record pour le pays) et devrait se maintenir à un niveau élevé dans les années à venir. Cette performance est notamment tirée par la dynamique industrielle autour de la Zone Économique Spéciale de Glo-Djigbé (GDIZ), bien que les investissements en services professionnels aient temporairement creusé le déficit courant. Ce dernier devrait se résorber à mesure que les exportations industrielles montent en puissance.
Le programme FEC/MEDC a permis au Bénin de retrouver la norme communautaire de déficit public de l’UEMOA (3 % du PIB) avec un an d’avance. Cette consolidation budgétaire a été soutenue par une mobilisation accrue des recettes intérieures et une meilleure priorisation des dépenses sociales. Le budget 2025 s’inscrit dans cette trajectoire, conformément à la Stratégie à moyen terme de mobilisation des ressources.
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Cap sur la durabilité et l’inclusion
Au-delà de la stabilité macroéconomique, l’enjeu est désormais d’ancrer une croissance inclusive et durable. À travers la Facilité pour la résilience et la durabilité, le gouvernement a adopté de nouvelles réglementations sur la gestion des ressources en eau, la construction, l’énergie renouvelable et la tarification de l’électricité. L’objectif : garantir la viabilité financière des opérateurs énergétiques et renforcer l’attractivité du pays pour les financements verts.
À cet égard, la mise en place d’une taxonomie verte et l’organisation d’un roundtable sur le financement climatique en 2024 témoignent d’une volonté politique forte de positionner le Bénin comme un modèle régional en matière de résilience climatique. Le pays bénéficie d’ailleurs d’un soutien international accru à l’issue de la COP29.
Renforcer la transformation économique
Le FMI souligne toutefois les défis à venir : maintenir la discipline budgétaire et poursuivre les réformes en faveur du secteur privé. Le développement des PME, la transparence budgétaire, la gouvernance économique et la modernisation des filets sociaux sont identifiés comme des leviers clés pour consolider les acquis et garantir une prospérité partagée.
En somme, le Bénin confirme sa mue économique et son attractivité sur la scène internationale. Soutenu par des institutions financières de premier plan et porté par une volonté réformatrice constante, le pays trace sa voie vers une croissance résiliente, inclusive et tournée vers l’avenir.
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