mercredi 28 mai 2025

Élection à la Présidence de la Banque Africaine de Développement : tout savoir sur le scrutin du 29 mai à Abidjan

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En marge de ses Assemblées annuelles qui s’ouvrent ce 29 mai à Abidjan, la Banque Africaine de Développement (BAD) organisera l’un des événements les plus attendus de la gouvernance économique africaine : l’élection de son président. À trois mois de la fin du second mandat du président sortant Akinwumi Adesina, en poste depuis septembre 2015, les regards sont tournés vers la capitale économique ivoirienne, où se décidera l’avenir de la première institution financière du continent.

Qui élit le président de la BAD ?

L’élection est l’apanage du Conseil des gouverneurs, l’organe suprême de la Banque, composé des représentants des 81 pays membres (africains et non africains) souvent les ministres des Finances, du Plan ou les gouverneurs des banques centrales. Ce sont eux qui détiennent les droits de vote déterminés en fonction des contributions financières versées à la Banque, selon les dispositions arrêtées par le Conseil d’administration à la fin d’avril 2025.

Une élection à la double majorité

La procédure électorale de la BAD est unique dans le monde des institutions financières multilatérales. Le candidat ne peut être élu que s’il obtient une double majorité :
Au moins 50,01 % des voix des pays membres régionaux (africains) ; et 50,01 % de l’ensemble des voix de tous les membres, régionaux et non régionaux confondus. Ce mécanisme garantit une légitimité à la fois africaine et globale au futur président.

Un processus rigoureux et codifié

Le Comité directeur du Conseil des gouverneurs pour l’élection du président, structure indépendante, supervise l’ensemble du processus. Il est responsable : de la validation des candidatures, de la publication de la liste officielle des prétendants, de la désignation des scrutateurs (3 au total, dont 2 représentants africains), de l’organisation matérielle du scrutin.

Les candidatures valides devaient être déposées auprès du Secrétaire général de la Banque avant le 21 mars 2025 à 17h (heure d’Abidjan), accompagnées d’un curriculum vitæ, d’une lettre de motivation, d’une déclaration de vision dans les deux langues officielles (français et anglais), d’une désignation par un gouverneur africain, et au moins d’un parrainage.

Conditions d’éligibilité et campagne discrète

Pour prétendre à la présidence de la BAD, il faut être : un ressortissant d’un pays membre régional (africain), une personnalité de haute compétence dans les domaines liés aux activités de la Banque. Un membre du personnel de la BAD peut se porter candidat à condition de se mettre en congé ou de démissionner, conformément au règlement du personnel.

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Déroulement du vote

Le vote se tiendra à huis clos, via bulletins papier ou vote électronique, sous supervision stricte. Si aucun candidat n’obtient la double majorité après cinq tours de scrutin, le Conseil des gouverneurs peut ajourner le vote. Dans ce cas, le président sortant ou un vice-président africain pourrait assurer l’intérim pour une durée maximale de douze mois, à l’exclusion de tout candidat en lice au scrutin échoué.

En cas de contestation, le Comité directeur est compétent pour trancher immédiatement. Sa décision est sans appel.

Un mandat stratégique de cinq ans

Le président élu le 29 mai 2025 prendra ses fonctions le 1er septembre pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. À la tête d’une institution de plus de 2000 employés, avec un portefeuille d’investissements couvrant les infrastructures, l’énergie, le développement rural ou encore l’inclusion financière, le prochain président devra concilier leadership panafricain, crédibilité internationale et vision audacieuse pour l’Afrique.

Une élection sous haute tension géopolitique

En toile de fond : les enjeux croissants de financement du développement durable, la concurrence d’autres bailleurs multilatéraux, et l’équilibre délicat entre les intérêts des pays africains et ceux de partenaires influents comme les États-Unis, le Japon, ou la France.
Le choix du prochain président de la BAD transcendera donc les simples considérations techniques : il s’agira de désigner un capitaine pour l’Afrique de demain, dans un contexte mondial instable mais riche en opportunités.

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