Dans un message solennel, le président Bola Ahmed Tinubu salue la mémoire de son prédécesseur Muhammadu Buhari, décédé le 13 juillet à Londres, et annonce des funérailles nationales avec tous les honneurs de la République.
Le Nigeria pleure l’un de ses dirigeants les plus emblématiques. L’ancien président Muhammadu Buhari, officier supérieur de l’armée à la retraite et deux fois chef de l’État (d’abord à la tête d’un régime militaire dans les années 1980, puis en tant que président élu de 2015 à 2023) s’est éteint ce dimanche 13 juillet 2025 au Royaume-Uni. Il avait 82 ans.
Dans une déclaration officielle publiée quelques heures après l’annonce du décès, le président Bola Ahmed Tinubu a exprimé sa « profonde tristesse » et rendu un hommage appuyé à un homme qu’il décrit comme « un patriote, un soldat et un homme d’État jusqu’au bout ».
« Son héritage de service et de sacrifice perdure », écrit Tinubu. « Il a servi le Nigeria avec une dévotion sans faille, incarnant le sens du devoir, de l’honneur et un engagement inébranlable pour l’unité de notre nation ».
Une figure marquante de l’histoire contemporaine nigériane
Le général Muhammadu Buhari s’était imposé comme une figure austère mais résolue dans l’histoire politique du Nigeria. D’abord à la tête du pays après le coup d’État de janvier 1984, il fut renversé en août 1985.
Trente ans plus tard, en 2015, il revient par les urnes et devient le premier opposant à battre un président sortant dans l’histoire démocratique nigériane. Il restera au pouvoir pendant huit années marquées par des réformes économiques difficiles, une politique sécuritaire contestée, mais aussi un engagement constant contre la corruption.
Dans son message, Bola Tinubu souligne « la force tranquille » et « l’intégrité profonde » de Buhari. « Il a dirigé dans les moments les plus turbulents avec une conviction inébranlable dans le potentiel du Nigeria », affirme-t-il. Pour Tinubu, son prédécesseur aura toujours placé « l’intérêt du pays au-dessus de toute considération personnelle ».
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Deuil national et cérémonial d’État
Le chef de l’État a décrété un deuil national de sept jours à compter de ce lundi 14 juillet. Les drapeaux sont mis en berne sur l’ensemble du territoire, et un Conseil fédéral des ministres exceptionnel se tiendra mardi 15 juillet pour honorer la mémoire de l’ancien président. Bola Tinubu a par ailleurs annoncé que le Nigeria organiserait des funérailles d’État « à la mesure de ses contributions exceptionnelles à la nation ».
Ce geste symbolique témoigne de la reconnaissance officielle de l’État nigérian à l’égard de celui qui, malgré les controverses de son mandat, aura profondément marqué le paysage politique du pays.
Un message de compassion à la famille et à Katsina
Tinubu adresse également des condoléances personnelles à l’épouse du défunt, Aisha Buhari, « avec qui il est resté en contact permanent depuis l’annonce de la détérioration de la santé de l’ancien président », ainsi qu’aux enfants du couple et à l’ensemble de la famille Buhari.
Il a également salué la région natale de Muhammadu Buhari, l’État de Katsina, et plus particulièrement les autorités traditionnelles de l’émirat de Daura. « Le Nigeria tout entier se tient aux côtés du peuple de Daura dans cette épreuve », écrit-il.
Enfin, Bola Tinubu a conclu sa lettre par une prière : « Qu’Allah lui pardonne ses manquements et lui accorde Al-Jannah Firdaus. Et que sa vie continue d’inspirer des générations de Nigérians à servir avec courage, conviction et abnégation ».
Une fin qui ouvre une page d’histoire
Le décès de Muhammadu Buhari intervient à un moment charnière, alors que le Nigeria, la plus grande démocratie d’Afrique, est confronté à de nombreux défis internes : insécurité persistante, inflation, tensions intercommunautaires. La disparition de celui qui aura symbolisé à la fois la rigueur militaire et les limites de la gouvernance démocratique suscite une vague d’émotion, mais aussi de réflexion sur le chemin parcouru depuis l’indépendance.
L’annonce de cérémonies d’État ouvre désormais une période de mémoire et de bilan. Les hommages nationaux et internationaux devraient affluer dans les heures à venir, saluant une figure dont la trajectoire personnelle et politique s’est confondue, pendant des décennies, avec celle du Nigeria lui-même.
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