Le climat politique s’échauffe au Cameroun, à quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Pour la première fois, des cadres du Sud-Cameroun, région natale du président Paul Biya, appellent ouvertement à « sanctionner » le chef de l’État dans les urnes.
Au pouvoir depuis 43 ans, Paul Biya fait face à des accusations de négligence envers sa région d’origine. Une lettre ouverte signée par plusieurs notables et leaders d’opinion dénonce des infrastructures routières dégradées, un chômage massif, et des localités encore privées d’électricité.
Les auteurs de cette missive regrettent également une rupture entre le président et le Sud-Cameroun. Ils rappellent qu’il n’a pas visité la région depuis des années, une absence perçue comme un signe de désintérêt voire d’ingratitude, malgré le soutien électoral massif dont il a toujours bénéficié dans cette partie du pays.
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Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti de Paul Biya, n’a pas encore officiellement réagi à ces déclarations. Cependant, certains observateurs y voient une tentative de surenchère électorale pour accroître la pression sur le président et son entourage afin d’obtenir des engagements en faveur de la région.
Ces critiques surviennent dans un contexte où Paul Biya se prépare à briguer un nouveau mandat à l’âge de 92 ans. Si l’appel à sanctionner le président par les urnes se concrétise, cela pourrait ébranler un bastion électoral traditionnellement acquis au RDPC et modifier les dynamiques politiques nationales.
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