mercredi 18 juin 2025

Togo : Amnesty International appelle à une enquête sur des allégations de torture visant des manifestants

Partager

Les autorités togolaises sont sous pression après des accusations graves relayées par Amnesty International. L’organisation de défense des droits humains demande l’ouverture d’une enquête sur des allégations de torture visant des manifestants arrêtés à Lomé les 5 et 6 juin derniers, lors de mobilisations contre la nouvelle Constitution. Le gouvernement, de son côté, nie avoir été saisi de tels cas.

Dans un communiqué publié mardi, Amnesty International affirme s’être entretenue avec dix manifestants détenus à la gendarmerie de Djidjolé, dans la capitale. Tous disent avoir été victimes de torture ou de mauvais traitements. L’ONG évoque des violences physiques documentées par des certificats médicaux, faisant état de contusions musculaires, et confirme avoir analysé des photographies montrant des blessures.

« Les autorités togolaises doivent enquêter sur ces allégations graves », insiste Amnesty, qui rappelle que trois manifestants sont toujours en détention au 17 juin. D’autres organisations, comme la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), abondent dans le même sens, évoquant au moins sept cas similaires.

LIRE AUSSI : Au Togo, la rue réclame la démission de Faure Gnassingbé

Les manifestations de début juin, largement relayées via les réseaux sociaux, ont rassemblé majoritairement des jeunes et des membres de la société civile. Elles visaient notamment la réforme constitutionnelle adoptée en avril 2024, jugée par beaucoup comme un renforcement du pouvoir du président Faure Gnassingbé, déjà au pouvoir depuis 2005. Le mécontentement portait également sur la vie chère et l’arrestation de voix critiques du régime.

Le gouvernement reste prudent. Interrogée par l’AFP, Yawa Kouigan, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a affirmé ne pas avoir été informée de cas de torture. Elle a néanmoins réaffirmé la position officielle : « La torture est inacceptable et condamnable. Le cadre juridique togolais est clair : il interdit et punit tout acte de torture ».

La ministre a ajouté que les allégations relayées par Amnesty n’avaient, à sa connaissance, pas encore été portées devant la justice. « Si la justice était saisie, les faits établis et les preuves fournies, les présumés auteurs seraient sanctionnés. Le Togo est un État de droit », a-t-elle déclaré.

Pourtant, les précédents pèsent lourd. Selon Fabien Offner, chercheur pour Amnesty, le Togo a déjà été condamné à plusieurs reprises ces dernières années par la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour des cas de torture.

Alors que de nouveaux appels à manifester sont annoncés pour les 26, 27 et 28 juin, l’exécutif togolais devra composer avec une jeunesse mobilisée, une pression internationale croissante et une opinion publique de plus en plus attentive au respect des droits humains.

Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici. 

Views: 49

Plus d'actualités

Articles Populaires

You cannot copy content of this page