Les États-Unis prévoient de réduire leur aide annuelle à la Zambie de 50 millions de dollars, à cause des vols systématiques de médicaments et de fournitures médicales financés par l’aide américaine. Cette annonce est un coup dur pour ce pays d’Afrique australe, dont le système de santé dépend largement du soutien international.
L’ambassadeur américain à Lusaka, Michael Gonzales, a annoncé cette décision lors d’une conférence de presse au cours de laquelle, il a expliqué que des enquêtes menées entre 2021 et 2023 sur près de 2 000 pharmacies zambiennes ont révélé que près de la moitié d’entre elles vendaient des médicaments et des fournitures financés par les États-Unis.
Ces produits, destinés à être distribués gratuitement, étaient détournés pour un usage commercial.
En avril 2024, Washington a alerté les autorités zambiennes sur ces pratiques frauduleuses, mais aucune mesure significative n’a été prise depuis. Selon Michael Gonzales, ce manque de réactivité a poussé les États-Unis à agir pour protéger leurs fonds publics.
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Les 50 millions de dollars retirés concernent l’achat de médicaments pour lutter contre des maladies graves telles que le VIH, la tuberculose et le paludisme. Cette coupe budgétaire affectera les 128 millions de dollars que les États-Unis allouent annuellement au secteur de la santé zambien, représentent environ un tiers du système de santé publique du pays.
La Zambie, déjà fragilisée par des dettes importantes envers la Chine et d’autres créanciers, devra trouver de nouvelles sources de financement pour combler ce déficit.
L’ambassadeur a rappelé que cette décision n’est pas liée à la politique de réduction de l’aide étrangère menée par les États-Unis. Elle répond plutôt à un besoin de responsabilisation et de transparence.
Les États-Unis ont donné un délai jusqu’en janvier prochain avant la mise en œuvre de cette réduction, afin de permettre au gouvernement zambien de réorganiser ses achats de médicaments vitaux.
Pour l’instant, le gouvernement zambien n’a pas réagi officiellement à cette annonce. La pression internationale, notamment de la part des donateurs comme le Fonds mondial, pourrait cependant pousser Lusaka à prendre des mesures contre la corruption systémique dans le secteur de la santé.
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