dimanche 13 juillet 2025

France : les détenus trois fois plus touchés par les troubles psychiatriques

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Les troubles psychiatriques touchent trois fois plus de personnes en prison qu’en dehors, révèle un rapport parlementaire publié jeudi 10 juillet. Un constat glaçant qui vient confirmer la dégradation continue des conditions de santé mentale dans les établissements pénitentiaires français.

Selon les chiffres présentés, une personne incarcérée se suicide tous les deux jours et demi. Et la sortie n’apporte guère de répit : deux tiers des hommes et trois quarts des femmes libérés présentent un trouble psychiatrique ou une addiction.

Le rapport dénonce un effet aggravant de la détention sur la santé mentale, alimenté par la surpopulation carcérale (plus de 81 000 détenus au 1er avril 2025) et un manque criant de moyens. Les unités psychiatriques pénitentiaires, en sous-effectif chronique, disposent de moins de 400 lits, avec des délais d’accès de plusieurs semaines.

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« Certains détenus n’ont pas leur place en prison mais dans une structure de soins », alerte Catherine Forzi, syndicaliste à la prison des Baumettes. Un constat partagé par les auteurs du rapport, qui soulignent que le secteur psychiatrique français, déjà sinistré, n’est plus en capacité d’absorber la demande.

Pour la députée Elise Leboucher (LFI), co-rapporteuse du texte, la prison est devenue « le premier point d’accès aux soins psychiatriques », conséquence d’un effondrement du système public de santé mentale. Le rapport pointe également un enchaînement de défaillances institutionnelles, du manque d’experts judiciaires à l’absence de coordination entre justice et santé.

Parmi les 100 recommandations du rapport, figure la création d’une instance interministérielle pour assurer une prise en charge coordonnée. Mais ses auteurs restent prudents quant à une traduction concrète de ces propositions. « La politique actuelle va à rebours, privilégiant la pénalisation plutôt que la prévention ».

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