Un vent solennel souffle ce mercredi sur la cité du Vatican où s’ouvre le conclave destiné à désigner le 267e souverain pontife de l’Église catholique, après la mort du pape François survenue le 21 avril dernier. Les 133 cardinaux électeurs, venus de 70 pays, se sont rassemblés dans la chapelle Sixtine pour entamer une procédure électorale séculaire, hautement ritualisée, dont l’issue est scrutée par 1,4 milliard de catholiques à travers le monde.
Une cérémonie millimétrée
La journée a commencé par une messe solennelle Pro Eligendo Romano Pontifice à 10h dans la basilique Saint-Pierre, présidée par le doyen du collège cardinalice, Giovanni Battista Re. L’après-midi, les cardinaux se sont retirés dans le secret de la chapelle Sixtine. Téléphones confisqués, signaux brouillés, communications coupées : tout est mis en œuvre pour garantir le huis clos total de cette élection hors normes, régi par la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis.
Une élection sous haute sécurité
La sécurité du conclave est assurée par la Garde Suisse pontificale, la plus petite armée du monde. Avec ses 130 hommes, elle veille à la stricte étanchéité du Vatican, conformément à son mandat de protection des cardinaux et de préservation de la souveraineté de l’élection papale. « Chaque garde est concentré, focalisé sur sa mission », confie le caporal Cinotti à Vatican News.
Une Église universelle à la croisée des chemins
Ce conclave est à la fois le plus international de l’histoire et marqué par une empreinte profonde du pontificat de François : 108 des 133 électeurs ont été créés cardinaux par lui. François avait, tout au long de son règne, favorisé la diversification géographique du collège cardinalice, en nommant notamment des prélats d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, continents où le catholicisme connaît une forte croissance.
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Parmi les figures les plus évoquées : l’Italien Pietro Parolin, actuel secrétaire d’État du Saint-Siège, l’Américain Robert Francis Prevost, préfet du Dicastère pour les évêques, ou encore le Maltais Mario Grech, secrétaire général du synode des évêques. L’éventualité de l’élection d’un pape africain, comme les cardinaux Peter Turkson (Ghana) ou Robert Sarah (Guinée), alimente également les spéculations. « Est-ce que l’Église est prête pour un pape africain ? », interroge la journaliste sud-africaine Linda Mnisi, reflet d’un débat brûlant sur le continent noir.
Entre traditions et attentes modernes
Les cardinaux espèrent aboutir à une élection en trois jours maximum, la durée moyenne des dix derniers conclaves s’étant établie à 3,2 jours. Mais dès ce soir, une première fumée pourrait s’échapper de la cheminée de la chapelle Sixtine. Blanche, elle annoncerait l’élection d’un nouveau pape. Noire, elle signifierait qu’un consensus reste à trouver.
À Rome, comme dans les communautés catholiques du monde entier, l’attente est fervente. En toile de fond, les grandes questions qui traversent l’Église : place des femmes, synodalité, crise des vocations, sexualité, écologie, gouvernance… Le choix du successeur de François devra répondre aux aspirations spirituelles, morales et politiques d’un monde en pleine mutation.
Une fonction redoutée
« Il faut être fou pour vouloir être pape », lâche avec franchise le cardinal William Goh de Singapour. Un aveu qui témoigne du poids immense que représente cette fonction spirituelle et géopolitique. Le successeur de François aura à la fois l’héritage d’une Église de plus en plus globale et les défis d’une institution millénaire confrontée aux exigences de son temps.
Le rideau vient de se refermer sur la chapelle Sixtine. Le monde attend, le souffle suspendu. La prochaine fumée dira si l’Église catholique tient son nouveau berger.
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