Une initiative diplomatique discrète du président ivoirien Alassane Ouattara provoque une réaction tranchée au Sénégal. En marge d’un séjour à Paris, Alassane Ouattara a rencontré l’ancien chef d’État sénégalais Macky Sall pour évoquer la crise politique latente entre ce dernier et son successeur, Bassirou Diomaye Faye.
Le président ivoirien souhaite par son approche, atténuer les tensions, mais Dakar ne semble pas accueillir favorablement cette démarche. Ousmane Sonko, Premier ministre et figure décisive du pouvoir actuel, y voit une intrusion dans les affaires nationales.
Selon les informations du magazine Africa Intelligence, Alassane Ouattara a profité d’un passage récent à Paris pour organiser un entretien prolongé avec Macky Sall. Les échanges ont porté sur la situation politique sénégalaise, caractérisée par une rupture manifeste entre l’ancien président et l’équipe dirigeante issue de l’opposition.
Le chef de l’État ivoirien juge nécessaire d’encourager une forme d’apaisement. Son objectif consiste à rétablir un minimum de communication entre Bassirou Diomaye Faye et son prédécesseur, convaincu qu’un climat plus serein renforcerait la stabilité régionale.
Cette volonté de médiation ne suscite toutefois pas l’adhésion du gouvernement sénégalais. Toujours selon Africa Intelligence, Ousmane Sonko considère cette initiative comme une intrusion dans la souveraineté du pays.
Le Premier ministre estime que les autorités sénégalaises doivent gérer leurs rapports politiques sans intervention extérieure, même lorsqu’elle vient d’un dirigeant perçu comme un partenaire stratégique. Ousmane Sonko, dont la relation avec Macky Sall reste profondément façonnée par des années de confrontation politique et judiciaire, refuse toute démarche qui peut réhabiliter son ancien adversaire par le biais d’une médiation étrangère.
Cette divergence crée un malaise diplomatique discret mais réel. Ouattara est une figure respectée au sein de la CEDEAO, souvent sollicité pour ses positions conciliantes et son influence régionale. Toutefois, sa tentative actuelle se heurte à une dynamique politique sénégalaise profondément transformée depuis l’alternance du 24 mars 2024. Le pouvoir en place affirme une ligne d’indépendance stricte et tente d’imposer un nouveau rapport de force institutionnel.
Pour l’instant, aucune réaction officielle n’est venue confirmer ou démentir les informations du magazine. Mais l’épisode révèle un point sensible, la recomposition politique au Sénégal redéfinit aussi les équilibres diplomatiques en Afrique de l’Ouest.
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