La Tunisie rejoint la liste des pays qui ont récemment exprimé leur mécontentement face aux critiques occidentales, notamment en provenance de la France, de l’Allemagne et des Nations unies.
Dans une déclaration ferme faite dans la nuit du 29 avril 2025, le président tunisien Kaïs Saïed a dénoncé l’ingérence étrangère après des critiques concernant la condamnation d’opposants politiques à de lourdes peines de prison.
Le chef de l’État tunisien a rejeté ces interventions extérieures comme « inacceptables », soulignant qu’elles constituaient une atteinte aux affaires internes de la Tunisie.
Les tensions ont éclaté après que plusieurs opposants politiques ont été condamnés dans des procès jugés par les observateurs internationaux comme étant politiquement motivés.
La France et l’Allemagne ont particulièrement souligné les irrégularités dans ces procès, où des dizaines de figures de l’opposition ont été accusées de « complot contre la sûreté de l’État ».
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De son côté, le président Saïed a répondu ironiquement en suggérant que la Tunisie pourrait également envoyer des observateurs dans ces pays et leur recommander de réformer leurs législations.
Cette réaction de Saïed intervient dans un contexte où la communauté internationale s’inquiète du recul des libertés publiques en Tunisie. Depuis son accession aux pleins pouvoirs en 2021, après un coup de force suspendant le Parlement, la situation politique et les droits humains dans le pays se sont détériorés.
En particulier, la répression de la liberté d’expression, à travers un décret contre la diffusion de « fausses nouvelles », a entraîné l’emprisonnement de nombreux journalistes, avocats et hommes politiques.
Cette montée des tensions rappelle les relations actuelles des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) avec la France, notamment après leur rupture des liens militaires.
Bien que le contexte soit différent, la rhétorique anti-ingérence partagée entre la Tunisie et les nations du Sahel, comme le Mali et le Burkina Faso, démontre une convergence dans la volonté de se détacher des influences occidentales et de choisir leurs propres partenaires.
Face à cette détérioration des relations, le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé la Tunisie à mettre fin aux persécutions politiques et aux détentions arbitraires, tout en rappelant que le pays avait été un modèle pour la région après la révolution de 2011.
Il a exprimé l’espoir que la Tunisie reviendrait sur le chemin de la démocratie et des droits humains, pour offrir à la région un exemple de transition politique réussie.
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