La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a ouvert, ce mardi 2 décembre 2025, le procès d’un pasteur poursuivi pour escroquerie via internet dans le dossier de la plateforme de placement CEA, aujourd’hui suspendue. Le prévenu est accusé d’avoir enrôlé au moins trente-cinq fidèles de sa congrégation dans ce système présenté comme un investissement en ligne à haut rendement.
Selon l’accusation, la plateforme CEA proposait des gains rapides en échange d’un dépôt initial. Le schéma aurait fonctionné jusqu’à l’arrêt des retraits, déclenchant les premières alertes. Plusieurs investisseurs, dont des membres de l’église dirigée par le pasteur, affirment avoir perdu des sommes importantes.
Le mécanisme tendrait à s’apparenter à un système de placement frauduleux, basé sur la promesse de profits non garantis et dépendant principalement de l’afflux de nouveaux souscripteurs.
Interpellé à la barre, le prévenu, placé sous mandat de dépôt, a plaidé non coupable. Il assure avoir été lui-même simple souscripteur, affirmant ne pas connaître les promoteurs de CEA ni les personnes l’ayant contacté au moment de son adhésion. Il soutient n’avoir joué aucun rôle d’intermédiaire structuré et nie avoir perçu une quelconque commission liée aux souscriptions de ses fidèles.
La Cour a néanmoins relevé une incohérence dans cette défense, en évoquant la quantité importante de personnes qu’il a conduites vers la plateforme. Les juges veulent déterminer la légitimité et les arguments qui ont permis au pasteur d’inciter plusieurs dizaines de fidèles à investir dans un système qu’il décrit aujourd’hui comme extérieur à lui.
Les plaignants, pour leur part, estiment que la confiance spirituelle qu’ils accordaient à leur leader religieux a joué un rôle déterminant dans leur décision d’investir. Certains affirment que les réunions d’église auraient servi de cadre à la promotion informelle de la plateforme, ce que la défense dément fermement.
La CRIET a également relevé les nombreuses zones d’ombre qui entourent encore l’organisation de CEA, ses responsables réels, les flux financiers et les mécanismes exacts de rémunération. L’enquête se poursuit pour déterminer si le pasteur a été un relais volontaire ou un simple utilisateur trompé comme les autres victimes.
L’audience a été renvoyée au 20 janvier 2026 pour la poursuite des débats. La Cour attend de nouvelles clarifications et la production de documents techniques afin d’établir les responsabilités dans cette affaire qui continue de susciter de vives réactions parmi les investisseurs lésés.
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