Au Bénin, le parti d’opposition Les Démocrates (LD), traverse une crise sans précédent. Entre démissions en cascade, désaveux publics et tensions internes, la formation fondée par Boni Yayi vacille, minée par des rivalités de plus en plus visibles.
La crise, longtemps étouffée, a éclaté au grand jour après les déclarations du député Midofi Antonin Hounga, qui a brisé le silence sur les choix stratégiques du parti. Invité sur Eden TV, l’élu n’a pas mâché ses mots. « Il faut le reconnaître, le parti a fait un mauvais choix. Par rapport à Renaud Agbodjo, nous avions fait un mauvais choix… On ne choisit pas un général pour aller au combat et, au premier coup de fusil, le général détale ».
Une critique directe contre Renaud Agbodjo, candidat des Démocrates invalidé par la CENA pour insuffisance de parrainages. Mais au-delà de la personne, c’est toute la stratégie du parti et la gouvernance interne de Boni Yayi qui sont remises en cause.
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Depuis cette sortie, les lignes bougent. Six députés ont quitté le groupe parlementaire, dénonçant une direction “fondée sur la méfiance, l’exclusion et la paranoïa destructrice”. Le malaise s’étend dans les coordinations locales, où les départs se multiplient, notamment dans le Mono et le Couffo.
Quelques jours plus tard, l’ancien député Patrick Djivo, ex-secrétaire national aux affaires électorales, a enfoncé le clou. Sur E-Télé, il a annoncé sa démission, pour motif d’“auto-sabotage organisé” au sein du parti. “Des clans se sont formés, favorisant certains cadres du Nord au détriment des autres”, a-t-il dénoncé.
Sur les réseaux sociaux, les soutiens à Hounga et Djivo se multiplient. De nombreux internautes ont salué leur “courage de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas”.
Un parti d’opposition fragilisé
Écarté de la course à la présidentielle, Les Démocrates paient aujourd’hui le prix de leurs divisions. Les observateurs évoquent un mouvement fragilisé par le manque de discipline, la personnalisation du pouvoir et l’absence de consultation interne.
Malgré les appels au “rassemblement” de Boni Yayi, l’ancien chef de l’État semble de plus en plus isolé. Le parti qu’il a voulu comme fer de lance de l’opposition risque désormais de devenir le symbole de la désillusion politique.
La succession des démissions, les querelles publiques et les aveux internes dressent un constat sans appel : Les Démocrates sont au bord de l’implosion, rongés par les divisions qu’ils ont eux-mêmes nourries.
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