Une nouvelle crise couve au sein du parti Les Démocrates. Réunis en séance extraordinaire vendredi 7 novembre 2026, les cadres de la formation politique ont débattu d’une question stratégique : faut-il ou non signer un accord de coalition parlementaire avec un parti de la mouvance présidentielle, notamment le Bloc Républicain, en vue des législatives de 2026 ?
Deux camps se sont clairement dessinés. D’un côté, les partisans d’une ouverture jugent indispensable de participer aux prochaines échéances électorales pour éviter un effacement total de l’opposition sur l’échiquier politique. Selon eux, l’absence de conseillers communaux, de maires et de députés priverait le parti de toute influence, au risque de laisser un champ libre à la mouvance présidentielle.
De l’autre, un groupe mené par Boni Yayi, président du parti, rejette catégoriquement toute idée d’alliance avec le pouvoir en place. L’ancien chef d’État estime qu’un tel accord trahirait les idéaux défendus depuis la création du parti en 2020. Selon des sources internes, Boni Yayi aurait menacé de démissionner si la coalition venait à être entérinée.
LIRE AUSSI : Élections municipales 2026 : les listes des partis LD et Moele Bénin rejetées pour dossiers incomplets
L’ancien président rappelle avoir consacré deux décennies à la consolidation de la démocratie et du vivre-ensemble au Bénin. Il dénonce la dérive autoritaire du régime actuel et fustige le projet de révision constitutionnelle en discussion à l’Assemblée nationale. « Signer un accord avec un régime qui n’a pitié ni de l’orphelin, ni de la veuve, serait une trahison du peuple », aurait-il confié à ses proches.
Pour Boni Yayi, cette manœuvre politique ne viserait qu’à satisfaire « des intérêts égoïstes » au détriment du bien commun. Il estime que les préoccupations liées aux détenus et exilés politiques ou encore à la crise sociale n’ont jamais trouvé d’écho favorable auprès du pouvoir.
À mesure que les débats internes s’intensifient, le parti Les Démocrates semble au bord d’une fracture majeure, entre pragmatistes et puristes. Une issue mal négociée pourrait fragiliser davantage une opposition déjà affaiblie, à quelques mois d’élections déterminantes pour l’avenir politique du pays.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
