Au Bénin, le choix de Romuald Wadagni, architecte des réformes économiques du régime, ne surprend guère. Formé à Grenoble et à Harvard, expert-comptable certifié en France et aux États-Unis, il a mené une carrière brillante chez Deloitte avant de rejoindre le gouvernement en 2016. À seulement 39 ans, il impose rigueur budgétaire, orthodoxie financière et séduit les bailleurs internationaux.
Sous sa houlette, le Bénin a amélioré sa transparence budgétaire et réussi plusieurs opérations inédites sur les marchés financiers, dont deux euro-obligations en 2021. La croissance reste soutenue sous sa direction. +3,8 % en 2020 malgré la pandémie, puis +7,2 % en 2021 et +7,5 % en 2024 selon l’Agence Écofin.
L’unité affichée par la majorité renforce ce choix. Joseph Djogbénou, président de l’UPR et rival potentiel, a immédiatement déclaré que Romuald Wadagni est son candidat.
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Reste à transformer le technocrate en homme politique. Discret et peu enclin aux sorties médiatiques, Romuald Wadagni devra séduire l’électorat populaire et répondre aux attentes sociales : emploi, pouvoir d’achat et redistribution des fruits de la croissance.
Sur le plan régional, son expérience pèse lourd. Ex-président du Conseil des ministres de l’UEMOA (2018-2020), gouverneur du Bénin auprès du FMI et de la Banque mondiale, il s’est révélé par un plaidoyer pour des financements climatiques adaptés à l’Afrique et une gestion prudente de la dette.
Face à lui, l’opposition, menée par le parti Les Démocrates et supervisée par l’ex-président Yayi Boni, doit encore choisir son candidat. La bataille électorale s’annonce inédite avec un profil technocratique assumé contre une opposition en quête d’unité et d’arguments politiques.
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