mercredi 18 juin 2025

Bénin-Marchés modernes : ce que couvrent les redevances à payer par les usagers

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Des loyers, pas des taxes.

À compter du 1er juillet 2025, les usagers des marchés modernes de Cotonou commenceront à s’acquitter d’une redevance journalière de 600 FCFA, selon les précisions données par l’Agence nationale de gestion des marchés (ANaGeM). Contrairement à une idée répandue, cette redevance ne constitue pas une taxe fiscale. Il s’agit d’un loyer correspondant à des services concrets assurés chaque jour sur les sites concernés.

Cette somme regroupe :

• Le droit d’occupation de l’espace : c’est la contrepartie de l’utilisation régulière d’un espace de vente dédié et sécurisé.

• Les frais de gardiennage : les marchés sont surveillés jour et nuit afin de protéger les biens des commerçants et des usagers.

• Les frais d’entretien et de réparation : qu’il s’agisse du nettoyage des allées, du ramassage des déchets ou des réparations courantes, l’entretien est quotidien et permanent.

• L’accès à l’eau et à l’éclairage : les marchés modernes sont équipés en électricité et en eau potable, avec un éclairage optimisé pour la sécurité et la praticité des échanges, même en fin de journée.

L’ANaGeM, structure publique en charge de l’exploitation et de la maintenance de ces infrastructures, est responsable de la gestion de ces services.

Aucun prélèvement depuis près d’un an

Il est important de noter que plusieurs marchés modernes ont ouvert leurs portes depuis bientôt un an, sans qu’aucune redevance n’ait été perçue jusqu’ici. L’État ne s’est pas précipité pour exiger un paiement des usagers, préférant laisser le temps aux commerçants de s’installer, de reprendre leurs activités et de s’approprier les lieux. Ce délai a également permis de tester les dispositifs de gestion et d’observer les besoins réels en matière de fonctionnement.

La mise en place des redevances marque donc la fin d’une période transitoire volontairement gratuite, durant laquelle les commerçants ont pu bénéficier d’infrastructures neuves et fonctionnelles sans aucune contrepartie financière.

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Une approche sociale assumée

L’État béninois fait le choix de ne pas amortir les investissements engagés pour la construction de ces marchés. Pourtant, ces infrastructures modernes (financées sur ressources publiques) représentent des milliards de francs CFA d’investissement. En renonçant à en récupérer le coût auprès des usagers, l’État adopte une posture résolument sociale : seuls les frais de fonctionnement courants sont partagés avec les commerçants, à travers ces loyers abordables.

Cette logique vise à soutenir l’activité économique locale , notamment celle des femmes commerçantes, des revendeurs et des petits exploitants, en leur offrant un cadre de travail sécurisé, propre et accessible, sans les accabler financièrement.

Quid des marchés régionaux ?

Pour les marchés modernes hors de Cotonou (hors boutiques et restaurants), l’ANaGeM a également fixé les redevances :

• 1 600 FCFA par jour pour les marchés à animation hebdomadaire, eau et électricité incluses ;

• 1 200 FCFA par jour pour les marchés à animation périodique (tous les 4 ou 5 jours), avec les mêmes services.

La catégorisation exacte des marchés (hebdomadaires ou périodiques), ainsi que les détails spécifiques aux localités comme Cococodji, Azovè, Natitingou, Glazoué, seront bientôt précisés par l’agence.

En résumé

Loin d’être une charge arbitraire, la redevance fixée par l’ANaGeM reflète une volonté de gestion responsable, participative et socialement équilibrée. L’État construit, entretient et soutient ; l’usager paie uniquement pour les services quotidiens rendus.

C’est un modèle de gouvernance qui vise la durabilité, l’équité et la dignité dans le commerce local.

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