Le Burkina Faso vient d’acter le rétablissement de la peine de mort, une décision annoncée à l’issue du Conseil des ministres et présentée comme une réponse aux défis sécuritaires persistants. Alors que de nombreux pays abolissent progressivement la peine capitale, Ouagadougou assume une « politique judiciaire exceptionnelle » face à une « situation exceptionnelle ».
Le gouvernement précise les catégories de crimes désormais passibles de la peine de mort : haute trahison, actes de terrorisme et actes d’espionnage. Dans la vision des autorités, l’État refuse d’entretenir en détention des personnes impliquées dans des tentatives d’attentats ou dans des activités susceptibles de compromettre la sécurité nationale. Ibrahim Traoré estime que le peuple burkinabè « ne saurait financer la subsistance de terroristes vaincus dans leurs projets criminels ».
Le Porte-parole du gouvernement rappelle que l’adoption du texte s’inscrit dans « la dynamique des réformes globales du secteur judiciaire pour répondre aux aspirations profondes du peuple ». Le régime révolutionnaire souhaite ainsi décourager les espionnages étrangers, les fuites d’information au sein des forces armées et toutes formes de collaboration avec les groupes armés.
Un arsenal pénal renforcé sur plusieurs fronts
En plus de rétablir la peine de mort, plusieurs mesures traduisent un renforcement global de la législation. Les autorités annoncent une répression renforcée de la « promotion des pratiques homosexuelles et assimilées », avec des amendes comprises entre 250 000 et 500 000 F CFA selon la gravité des faits.
Le texte introduit également une mesure symbolique contre la corruption à grande échelle : la prison à vie pour tout détournement supérieur à 5 milliards de F CFA. Une décision largement saluée par une partie de la population, qui exige depuis des années des sanctions plus sévères contre les dirigeants impliqués dans des affaires de prédation financière.
Les sanctions liées aux infractions routières montent elles aussi en intensité. Selon le porte-parole Gilbert Ouédraogo, « 90 à 95 % des accidents mortels au Burkina Faso proviennent du comportement des usagers », ce qui justifie la révision à la hausse des amendes et peines associées.
Une stratégie de dissuasion assumée
Pour Ouagadougou, ce durcissement vise à restaurer une discipline collective et à renforcer la cohésion nationale face à la menace terroriste. Les autorités évoquent l’héritage d’exemplarité laissé par l’ère Sankara et espèrent ramener le pays à un niveau élevé de civisme.
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