Au Burkina Faso, une réforme majeure vient bouleverser le parcours académique des étudiants inscrits dans les universités privées. À partir de la rentrée académique 2026-2027, tous les étudiants inscrits dans ces établissements devront désormais passer un examen national pour obtenir leur licence, leur master ou leur doctorat. L’annonce a été faite le 13 novembre 2025 par le ministre de l’Enseignement supérieur, le professeur Adjima Thiombiano, lors d’une rencontre avec les promoteurs du secteur.
Ce changement s’appuie sur un nouveau cahier des charges composé de 145 articles. Il marque une rupture nette avec l’ancien dispositif, jugé insuffisant pour garantir une équité entre les universités publiques et privées. Selon le ministre, cette centralisation vise à harmoniser le niveau des diplômes dans tout le pays.
Dans les filières de santé, les étudiants devront même subir un examen national à chaque fin d’année, signe d’un renforcement particulier des exigences académiques.
Le texte inclut aussi de nouvelles obligations pour les institutions privées. Les universités qui forment en médecine devront désormais disposer de leur propre Centre Hospitalier Universitaire, afin d’assurer un encadrement pratique adéquat.
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De plus, le recrutement des enseignants sera strictement encadré. Les établissements devront employer un quota minimal de professeurs permanents, tandis que le recours aux enseignants retraités sera interdit.
Cette réforme intervient dans un contexte de forte croissance du secteur privé. En 2023, près de 20 % des étudiants burkinabè fréquentaient une université privée, et près de 30 % des diplômés en étaient issus. Une expansion rapide, mais qui a suscité des interrogations sur la qualité des formations et la crédibilité des diplômes.
Les acteurs du secteur disposent d’un peu plus d’un an pour s’adapter. Les établissements non conformes s’exposent à des sanctions. Cette nouvelle orientation pourrait aussi soulever des enjeux de reconnaissance des diplômes au sein de l’espace UEMOA, alors que le pays traverse une phase politique et institutionnelle délicate.
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