Au Cameroun, le processus électoral en vue de la présidentielle de 2025 continue de susciter des remous. Le 14 juillet, une délégation de jeunes proches du pouvoir a remis une enveloppe de 40 millions de francs CFA au ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Ce montant est destiné à soutenir la candidature de Paul Biya pour un huitième mandat.
La somme collectée est répartie en deux parties : 30 millions de francs CFA pour la caution exigée par le code électoral afin de valider la candidature de l’actuel président, et 10 millions de francs CFA pour contribuer aux frais de campagne du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). La campagne officielle débutera le 27 septembre prochain.
Ferdinand Ngoh Ngoh à lors de la remise de la cagnotte au Palais de l’Unité, indiqué que les fonds seraient transmis à Jean Nkuete, secrétaire général du Comité central du RDPC. Il a salué un engagement pris et tenu par ces jeunes lors de la célébration des 92 ans du président Paul Biya, le 13 février 2025.
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Mais dans l’opinion, cette démarche ne fait pas l’unanimité. De nombreux jeunes Camerounais, confrontés au chômage, à la précarité et à l’absence de perspectives économiques, peinent à comprendre comment une telle somme a pu être réunie pour soutenir un homme au pouvoir depuis plus de quatre décennies.
Pour plusieurs observateurs, cet appui financier traduit davantage un mécanisme de fidélité au régime qu’un véritable élan citoyen. En politique, rien n’est gratuit : ces soutiens cherchent probablement à assurer leur place dans le système, à l’approche d’une échéance qui pourrait redistribuer les cartes du pouvoir.
En attendant le dépôt officiel de la candidature de Paul Biya, ce geste symbolique révèle les dynamiques à l’œuvre dans les cercles rapprochés du régime. Un huitième mandat se prépare, dans un climat de soutien affiché et de contestation silencieuse.
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