Le président Paul Biya tient bon comme un caméléon sur une branche depuis que le pouvoir a failli lui échapper. En effet, le 6 avril 1984, soit moins de deux ans d’exercice du pouvoir, il a échappé de justesse à une tentative de putsch menée par des officiers de la Garde républicaine, majoritairement originaires du nord du pays.
Informé de la menace depuis plusieurs jours, le chef de l’État avait pris ses précautions. Son directeur de cabinet, Philippe Mataga, et quelques proches étaient au courant, tandis que sa femme, Jeanne-Irène, et son fils Franck étaient évacués à Kribi puis mis à l’abri en forêt.
À Yaoundé, les putschistes, soutenus par l’ancien président Ahmadou Ahidjo, prennent le contrôle de points stratégiques et arrêtent des figures clés de l’appareil sécuritaire, dont le directeur de la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguélé.
Le domicile du général Pierre Semengue est attaqué, mais ce dernier échappe de justesse. Paul Biya, lui, se réfugie dans le bunker du Palais présidentiel, alors que la capitale retient son souffle.
La tentative échoue en partie à cause d’erreurs de communication des putschistes, qui laissent le réseau téléphonique opérationnel. Les loyalistes parviennent à organiser la riposte et les renforts militaires, dirigés par le général Semengue, reprennent progressivement le contrôle des accès au Palais.
LIRE AUSSI : Offset : l’artiste prend une grande décision après sa rupture avec Cardi B
Paul Biya sort de son bunker, dissout immédiatement la Garde républicaine et ordonne des enquêtes sur les événements.
Du 27 au 30 avril, un tribunal militaire condamne 35 accusés à mort, peine exécutée peu après à Mbalmayo. Ahmadou Ahidjo, accusé d’être le cerveau du putsch, est condamné par contumace et ne reverra jamais le Cameroun. Même mort, sa dépouille ne rentrera pas au Cameroun.
Cette crise conduit Paul Biya à réformer l’armée et à diversifier ses alliances internationales. Il s’est depuis éloigné de la France pour se rapprocher d’Israël. L’échec du putsch est le tournant qui l’a affermi à la tête de l’État. Il consolide depuis sa mainmise sur le pays.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
