lundi 30 juin 2025

Candidatures fantaisistes au Bénin : l’autre virus démocratique – deux selfies, trois slogans, et me voilà candidat !

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Par un curieux syndrome béninois, à chaque échéance électorale majeure surgissent des candidatures qu’on pourrait qualifier, au mieux, de folkloriques, au pire, d’irresponsables. Celle de Léonidas Hounton à la présidentielle de 2026 s’inscrit, hélas, dans cette tendance de plus en plus inquiétante, où une poignée de photos retouchées, une déclaration solennelle sur Facebook ou devant quelques médias, et un discours sans colonne vertébrale suffisent à s’imaginer une stature présidentielle.

Soyons sérieux. Le Bénin est une démocratie qui, bien que perfectible, a franchi plusieurs paliers de maturité politique. Notre système électoral, tel que défini par le Code électoral, n’est pas un concours d’éloquence ou un jeu de notoriété instantanée. La fonction de président de la République est encadrée par des exigences légales, politiques et morales.

Il ne suffit pas de clamer qu’on est « un Béninois lambda » pour postuler à la magistrature suprême. Et surtout pas dans un contexte où la réforme du parrainage impose de bénéficier du soutien d’au moins 10 % des élus, condition que bien des partis constitués peinent déjà à remplir.

Or, jusqu’à preuve du contraire, M. Hounton n’est ni militant déclaré d’un parti politique, ni l’animateur d’un mouvement structuré sur le territoire. Il n’a pas non plus présenté une plateforme programmatique sérieuse, ni apporté la preuve d’une quelconque assise populaire ou territoriale.

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À part quelques envolées générales sur la transparence et les « épaules aguerries » (qui restent à évaluer dans le concret), sa démarche ressemble plus à un coup de communication personnelle qu’à une volonté sérieuse de gouverner un pays confronté à des défis aussi cruciaux que la sécurité dans le septentrion, la soutenabilité budgétaire ou la transition numérique.

Il est temps de dénoncer cette mode dangereuse des candidatures-égos, celles qui font croire qu’il suffit d’être consultant soit disant, d’avoir géré un service ou signé quelques marchés pour mériter la confiance de tout un peuple. C’est un manque de respect pour les électeurs, pour les vrais militants de la démocratie, et pour les centaines de milliers de Béninois qui attendent des alternatives crédibles, construites, structurées.

Oui, la vitalité démocratique exige de l’ouverture. Mais elle n’a pas vocation à servir de tribune à ceux qui confondent la République avec leur besoin de reconnaissance. Que chacun mesure la hauteur de la fonction. Le Bénin mérite mieux que des candidats de circonstance qui, à défaut de crédibilité politique, misent sur l’effet de surprise pour exister quelques jours dans l’actualité.

L’heure est trop grave pour céder à la farce.

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