Dans les sociétés maghrébines, le célibat féminin reste une source de tension. Contrairement à la célèbre citation de Marilyn Monroe, qui préférait être seule et malheureuse plutôt que malheureuse à deux, la femme maghrébine est souvent vue comme incomplète si elle n’a ni mari, ni foyer, ni enfants. Pour celles qui choisissent ou subissent le célibat, cette situation peut devenir un fardeau quotidien.
Sonia, trentenaire et cadre, raconte : « Ma mère prie tous les jours pour que je me marie, alors que je n’ai rien demandé ! Je ne suis ni complexée ni anormale, mais je ne vais pas forcer le destin ». Les remarques fusent : « Tu dois être difficile », « Tu as un problème », ou encore « Tu n’es pas facile à vivre ». Les amies et collègues tentent souvent d’arranger des rencontres, parfois à l’insu du célibataire.
Ghita souligne un paradoxe. « Les hommes ne subissent pas ce genre de critiques. On parle de célibataire endurci, mais pour une femme, c’est ‘pauvre’ ». Nadia ajoute que même les divorcées semblent mieux acceptées, car elles ont « au moins mis le grappin sur un homme ». Les familles vont parfois jusqu’à proposer un mariage avec un homme sans emploi.
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Le livre Désert Matrimonial note que les jeunes Maghrébines en France restent souvent célibataires plus longtemps. Les raisons sont multiples : la pression pour trouver un partenaire de la même origine restreint le choix, le mariage arrangé disparaît, et ces femmes instruites refusent parfois de se plier à un modèle d’épouse traditionnelle.
Pour Soumia, la société ne cesse de juger. « Pas fiancée, pourquoi pas ? Mariée, pourquoi pas d’enfant ? Divorcée, pourquoi pas patiente ? », déplore-t-elle. Cette observation résume la double contrainte pour les maghrébines : être femme et être jugée selon un référentiel social strict.
Dans ce contexte, le célibat féminin devient un espace de liberté fragile, confronté à un regard social lourd et parfois douloureux.
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