À Malabo, l’heure n’était pas à la commémoration, mais à la revendication. Lors du Forum civil organisé par l’ECOSOCC de l’Union africaine, les voix de la société civile ont résonné fort : l’Afrique exige réparation, pas compassion.
Trois jours d’échanges, de chiffres accablants, et de propositions radicales pour que le continent cesse de porter seul le fardeau de l’histoire.
La traite, la colonisation, le pillage des ressources : tout a été mis à plat. Selon des experts, les pertes cumulées dépasseraient les 6 000 milliards de dollars. Des sommes évaporées dans le silence, pendant que l’Afrique croule sous des dettes modernes et des aides sous conditions.
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Plus question de tendre la main. Un Fonds mondial pour les réparations a été évoqué, alimenté par ceux qui ont profité du crime. Une taxe sur les superprofits et sur les pollueurs du Nord. « Ce n’est pas une faveur, c’est un dû », a martelé Makmid Kamara.
Dans son livre choc, Histoire, lutte, politique et droit à réparation, Kwesi Pratt Jr. rappelle que justice et mémoire vont de pair. « Aucune somme ne rendra les vies perdues. Mais ignorer cette dette, c’est tuer une deuxième fois »
Malabo lance un signal. Ce n’est plus une question morale. C’est une exigence politique. L’Afrique n’oublie pas, et elle s’organise. Le temps des comptes est venu.
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