lundi 29 décembre 2025

Corée du Sud : l’ex-première dame Kim Keon Hee rattrapée par une affaire de corruption

L’ombre de la corruption plane de nouveau sur les plus hautes sphères du pouvoir sud-coréen. Kim Keon Hee, épouse de l’ex-président déchu Yoon Suk Yeol, se retrouve au centre d’un scandale judiciaire d’ampleur.

Selon les conclusions d’une enquête de six mois rendues publiques le 29 décembre, l’ancienne première dame est accusée d’avoir accepté pour près de 377,25 millions de wons, soit environ 223 000 euros, de cadeaux somptueux provenant d’hommes d’affaires et de responsables politiques.

Parmi ces avantages figureraient notamment deux sacs Chanel et un collier Graff offerts par Han Hak-ja, dirigeante de l’Église de l’Unification, également connue sous le nom de secte Moon.

Les enquêteurs évoquent aussi la réception de bijoux de luxe, d’une peinture du célèbre artiste minimaliste Lee Ufan, d’un sac à main Dior et d’une montre-bracelet haut de gamme. Autant d’éléments qui renforcent les soupçons de corruption qui pèsent sur celle qui fut première dame de 2022 à 2025.

Au-delà des cadeaux, Kim Keon Hee est également accusée d’avoir exercé une influence occulte sur la conduite des affaires publiques. Le procureur Kim Hyung-geun affirme qu’elle aurait « illégalement interféré dans les affaires de l’État en coulisses, hors de la vue du public », contribuant à « gravement ébranler les institutions » par des abus de pouvoir, selon les mots de son collègue Min Joong-ki.

Arrêtée en août dernier, Kim Keon Hee fait face à plusieurs chefs d’accusation, dont manipulation de cours boursiers, corruption et violations des lois électorales. Début décembre, le parquet a requis une peine de quinze ans de prison assortie d’une amende de deux milliards de wons.

Son époux, l’ex-président Yoon Suk Yeol, nie toute connaissance de ces transactions, une version jugée peu crédible par les procureurs. Déjà fragilisé par sa destitution après la proclamation d’une brève loi martiale en décembre 2024, il a été arrêté cette année pour des accusations d’insurrection qu’il conteste.

Kim Keon Hee, de son côté, rejette l’ensemble des charges. Elle dénonce des accusations « profondément injustes ». Le tribunal doit rendre sa décision le 28 janvier prochain, dans une affaire sans précédent, avec poursuites judiciaires et détention à l’encontre d’un ancien président sud-coréen et de son épouse.

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