jeudi 4 décembre 2025

Coup d’État en Guinée-Bissau : le Portugal rompt enfin le silence

Une semaine après le coup d’État qui a plongé la Guinée-Bissau dans une nouvelle transition militaire, le Portugal rompt enfin son silence. Depuis le renversement du président Umaro Sissoco Embaló, arrêté puis libéré quelques heures plus tard, Lisbonne s’était jusque-là abstenue de commenter la situation politique dans son ancienne colonie.

Le mardi 2 décembre 2025, le gouvernement portugais a réagi pour la première fois dans un communiqué publié sur son site officiel. Il affirme son attachement aux principes démocratiques et réclame un « retour rapide à la normalité constitutionnelle » en Guinée-Bissau. Le communiqué souligne que la stabilité institutionnelle reste indispensable pour garantir la sécurité des populations et préserver l’avenir démocratique du pays.

Lisbonne adresse également un appel à l’ensemble des acteurs impliqués dans la crise. Le gouvernement portugais insiste sur la nécessité d’éviter toute violence, « qu’elle ait un caractère institutionnel ou civique ». Pour lui, la retenue des parties et la recherche d’un compromis constituent les seuls moyens de sortir de l’impasse provoquée par le putsch du 26 novembre.

Dans une seconde déclaration, le ministre portugais des Affaires étrangères, Paulo Rangel, renforce la position de son gouvernement. Il exhorte les militaires à renoncer aux actes de force et à enclencher un processus clair permettant la restauration de l’ordre constitutionnel. « Il est fondamental de revenir à la normalité constitutionnelle », a martelé le chef de la diplomatie portugaise, qui affirme suivre de près l’évolution de la situation à Bissau.

Cette prise de position s’ajoute à celle de la CEDEAO qui multiplie elle aussi, les démarches diplomatiques. L’organisation ouest-africaine a dépêché une délégation de haut niveau pour obtenir un calendrier de transition et la publication des résultats de l’élection présidentielle, interrompue par le coup d’État.

Le Conseil militaire dirigé par le général Horta N’Tam promet une transition d’un an. Toutefois, la Commission électorale nationale affirme ne plus avoir la capacité de proclamer les résultats du scrutin, ce qui alimente de nouvelles tensions politiques.

Dans ce contexte incertain, l’appel du Portugal s’ajoute à la pression internationale. Reste à savoir si la junte acceptera d’ouvrir la voie à un retour effectif à l’ordre constitutionnel.

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