Les chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES) ouvrent, ce lundi 22 décembre 2025 à Bamako, un sommet de quarante-huit heures dans un environnement sécuritaire particulièrement sensible. Parmi les dossiers examinés figure la tentative de coup d’État déjouée au Bénin le 7 décembre dernier, selon des sources diplomatiques concordantes.
L’événement survenu à Cotonou occupe une place significative dans les échanges entre les dirigeants du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Deux de ces pays partageant une frontière avec le Bénin, les autorités entendent procéder à un échange d’informations approfondi et dégager une position commune face à ce qu’elles perçoivent comme un facteur de déstabilisation régionale.
À Cotonou, le président Patrice Talon a déjà annoncé des mesures sévères contre les auteurs et les commanditaires présumés de cette tentative de renversement du pouvoir. Cette fermeté trouve un écho à Bamako, où la question de la sécurité régionale domine largement les travaux.
Le sommet réunit les dirigeants militaires des trois États membres de l’AES. Le général Assimi Goïta accueille le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie du Niger, ainsi que le capitaine Ibrahim Traoré, à la tête du Burkina Faso.
La sécurité constitue le cœur des échanges. Les chefs d’État dialoguent avec le commandement de la Force unifiée de l’Alliance des États du Sahel, récemment opérationnelle. Cette force conjointe, composée d’unités maliennes, nigériennes et burkinabè, agit contre les groupes armés et les menaces transfrontalières, dans le cadre de la nouvelle architecture sécuritaire adoptée après le retrait du G5 Sahel.
Les travaux dépassent toutefois le seul volet militaire. Le sommet aborde également plusieurs projets d’intégration et de coopération. Les ministres des Affaires étrangères ont récemment validé un protocole portant sur la création d’une chaîne de télévision commune de l’Alliance, dont le siège prendra place à Bamako. Le projet de banque d’investissement de l’AES figure aussi à l’agenda, avec l’ambition affichée de renforcer l’autonomie économique des États membres.
À Bamako, cette rencontre participe au processus de consolidation politique, sécuritaire et institutionnelle de l’Alliance des États du Sahel, dans un contexte régional traversé par des tensions persistantes et d’importants bouleversements géopolitiques.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
